Bilan du mois [Octobre 2019]

Bonjour à tous et toutes !

Bon.
Octobre était un bon mois.
Sur absolument tous les plans : j'ai grandi, j'ai exploré Montréal, Toronto, j'ai fait des rencontres, j'ai reçu de très bonnes nouvelles de type littéraire (dont vous serez mis au courant très prochainement), j'ai fini par me décider sur mon master (hourra), et puis surtout, j'ai lu.
Et pas qu'un peu.
Ne me demandez pas comment, mais j'ai lu 15 romans.
C'est un grand mystère. 
Revenons ensemble sur cet incompréhensiblement étendu bilan : 

Le coup de cœur du mois...
Août 61 de Sarah Cohen-Scali : j'en ai déjà longuement parlé, je le dirai ici une fois de plus : un texte qui hante, bouleverse, frappe en plein cœur, répare. Fabuleux. 

J'ai adoré...
L'Héritière de Hanne-Vibeke Holst : rarement ai-je lu un roman aussi épais en aussi peu de temps - moins d'une journée pour 600 pages, j'ai carburé. C'est qu'il est tout simplement impossible de reposer ce petit pavé de fiction politique absolument captivante, admirablement ficelé, avec une écriture bien moins stéréotypée que ce à quoi on pourrait s'attendre, au contraire ! N'hésitez pas un instant, traduction de très bonne qualité. 
La Papeterie Tsubaki de Ito Ogawa : quelle histoire douce et hypnotique que celle de Poppo, jeune femme de vingt-cinq ans et écrivaine publique dans un petit village historique du Japon ! Formée par sa grand-mère aujourd'hui disparue, Poppo raconte son année de méditation et de transmission, les demandes poétiques et touchantes des clients qui viennent vers elle, son art incroyable de la formulation juste et de la diplomatie. Particulièrement doux. 
Oryx and Crake de Margaret Atwood (Le Dernier Homme en VF) : avec tout le battage médiatique autour de la parution du deuxième tome de La Servante Ecarlate, Les Testaments, j'ai eu envie de lire d'autres titres de l'autrice canadienne - mais pas Les Testaments, pour la simple et bonne raison que je n'ai pas apprécié outre mesure le tome précédent. J'ai fait une très très bonne pioche avec Le Dernier Homme, un autre roman d'anticipation foisonnant d'imagination avec des trouvailles aussi improbables que convaincantes.
Grand Frère de Mahir Guven : un roman qui laisse son lecteur avec un sentiment d'hébétude, de choc, d'ignorance presque face à une plume ardente, brute, brutale, tellement marquante. Un roman à propos duquel le moindre commentaire sonnerait superflu.
L'Île d'Arturo d'Elsa Morante : un roman lent, contemplatif, consacré au développement intellectuel et à l'éveil sentimental du jeune Arturo, sur une île coupée du monde où il grandit avec son père, jusqu'à ce que l'arrivée de la nouvelle femme de ce dernier perturbe leur fragile équilibre familial. C'est très psychologique, très poétique, très torturé, j'adore.  

J'ai bien aimé...
Le Goût du Bonheur tome 2 - Adélaïde de Marie Laberge : en toute honnêteté, on est sur une lecture de type "vidange de cerveau", même si bien sûr, la trilogie de Marie Laberge fait preuve d'une véritable recherche et d'une inventivité sans faille. Force est cela dit d'admettre que l'écriture y est plus fonctionnelle qu'originale, et que les multiples rebondissements de l'histoire de la très attachante famille Miller paraissent encore plus improbables dans ce tome-ci, mais on sait ce qu'on cherche avec un tel roman (du réconfort, du divertissement), on le trouve, et on est même surpris au passage, alors que demande le peuple ? 
Une Saison à Hydra de Elizabeth Jane Howard : un roman qui m'intriguait depuis plusieurs mois, avec son résumé qui concentrait tout ce que j'aime dans ce qu'on peut appeler les "drames intimistes" : des jeux de séduction, des ambitions, des mariages qui battent de l'aile, des passions artistiques. J'ai eu ce ce que je voulais, avec en plus de cela une écriture assez recherchée et des études de personnages subtiles et surprenantes. On valide. 
Journal de L. de Christophe Tison : une réécriture audacieuse et personnelle du fameux Lolita de Nabokov, dont le parti pris m'a paru assez réussi et le déroulé fluide et convaincant. Ma chronique par ici !
Vous êtes de la famille ? de François-Guillaume Lorrain : un roman original et perturbant, passionnant surtout pour la détermination presque incompréhensible de son auteur, qui retourne à peu près toutes les archives de France et de Navarre (et de Serbie) pour retrouver la trace d'un homme dont une plaque commémorative porte le nom à Paris mais dont personne ne semble se souvenir. Jolie découverte. 

J'ai plutôt aimé...
L'Invention de nos vies de Karine Tuil : une écrivaine que je voulais découvrir depuis assez longtemps, et dont j'ai découvert le style très marqué avec un mélange de curiosité et d'agacement. Je m'explique : si j'ai énormément apprécié sa lucidité et son sens de l'ironie constant, j'ai pu être agacée par ses (nombreux) (très nombreux) tics d'écriture, entre slashs intempestifs et notes de bas de page enhavissantes, même si je reconnais leur caractère inventif et ludique. 
Oyana d'Eric Plamondon : un roman bref, violent, nostalgique, sous la forme d'une longue confession et d'un réflexion douce-amère sur l'identité et l'héritage. Si cela vous intéresse, voici le lien de ma critique dans le journal francophone de McGill !

Sélection Officielle : Journal de Thierry Frémaux : un ouvrage que je voulais parcourir depuis longtemps (encore), pour la simple et bonne raison que le cinéma représente l'autre moitié de ma vie (avec mes chers et sempiternels romans) et que je suis toujours aux aguets pour récupérer des potins sur ce milieu que j'adore. J'ai été servie : Thierry Frémaux a vu à peu près tous les films du monde (non, je n'exagère pas) et connaît à peu près l'intégralité de la profession. Un peu indigeste parfois, mais très intéressant.

J'ai abandonné...
Une Education Libertine de Jean-Baptiste Del Amo : si vous me connaissez, vous savez qu'il est rare que je finisse par abandonner une lecture par dépit ou tout simplement par flemme. Ici, j'avoue qu'il s'agissait d'un mélange des deux : j'ai été complètement assommée par la lourdeur et la densité de la plume de Del Amo, et honnêtement assez écoeurée par sa tendance de l'auteur à accumuler les descriptions dégoûtantes, gore, morbides, malsaines et maladives. Je n'ai aucun souci avec la violence, la laideur ou la brutalité, mais quand ça devient gratuit et obsessionnel à ce point, j'avoue que je dois déclarer forfait. Au-delà de ça, le récit lui-même n'a pas réussi à me retenir, pas plus que le personnage principal, glissant, insaisissable. Je retenterai peut-être le coup avec Règne Animal, mais je crois que j'ai eu mon compte de croûtes purulentes et de corps démembrés pour un petit bout de temps. 

Sur ce, je vous souhaite un excellent mois de novembre !

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