Le Problème Spinoza d'Irvin Yalom — Chronique n°210
"La force d'une conviction est sans rapport avec sa véracité."
Titre : Le Problème Spinoza
Auteur : Irvin Yalom
Genre : Historique | Biographie
Éditions : Le Livre de Poche
Lu en : français
Nombre de pages : 541
Résumé : Le 10 mai 1940, les troupes nazies d’Hitler envahissent les Pays-Bas. Dès février 1941, à la tête du corps expéditionnaire chargé du pillage, le Reichsleiter Rosenberg se rue à Amsterdam et confisque la bibliothèque de Spinoza conservée dans la maison de Rijnsburg.
Quelle fascination Spinoza peut-il exercer, trois siècles plus tard, sur l’idéologue nazi Rosenberg ? L’œuvre du philosophe juif met-elle en péril ses convictions antisémites ? Qui était donc cet homme excommunié en 1656 par la communauté juive d’Amsterdam et banni de sa propre famille ?
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J'ai entendu parler de ce roman à plusieurs reprises, et toujours de façon dithyrambique : dans la bouche d'un professeur, d'une amie, d'une blogueuse... Tous évoquaient la richesse de ce roman, qui permet de rendre accessible des concepts philosophiques assez poussés dans le cadre d'une histoire très facile à suivre. Il n'en a pas fallu plus pour déclencher ma sempiternelle fièvre acheteuse, et je me suis lancée avec voracité dans cette lecture... Grand bien m'en a pris !
L'idée de mettre en parallèle les existences de Spinoza, philosophe juif du XVIème siècle, et Rosenberg, idéologue officiel du Parti Nazi, est excellente sur le papier... et s'avère aussi bien exploitée que ce que l'on peut espérer. Dès les premières pages, j'ai été happée par les récits de la vie de ces deux personnages, qui n'ont en apparence rien à voir, mais dont les existences vont se retrouver liées de façon assez fascinante. Alterner entre ces deux façons d'envisager le monde, l'une motivée par la raison pure et l'autre par la folie furieuse, s'est révélé très enrichissant, et crée un rythme prenant, une excitation chez le lecteur. Mon intérêt pour ce roman n'a fait que croître, et je prenais vraiment plaisir à réfléchir, à me questionner, en suivant l'évolution des personnages.
L'auteur ne tombe pas dans l'écueil du "gentil Spinoza" et du "méchant nazi" : les qualités et les défauts de chacun sont abordés, créant des profils psychologiques complexes et captivants. On suit avec un intérêt sans faille la descente aux enfers de l'un, et la révélation intellectuelle de l'autre...
On sent une grande érudition de la part de l'auteur, tant au niveau philosophique qu'historique, ainsi que d'un talent d'écrivain certain : jouant entre fiction et réalité, et au travers de deux contextes historiques passionnants, l'essor des Pays-Bas du XVIème siècle et la montée et le déclin du nazisme, il parvient à créer une intrigue véritablement prenante, doublée de réflexions intellectuelles passionnantes. Son écriture est indéniablement entraînante, et donne une impression de qualité, d'aboutissement.
En bref, un ouvrage de vulgarisation philosophique brillant et limpide, qui se lit avec une facilité et un intérêt hors du commun ! Le Problème Spinoza donne tout simplement à son lecteur le sentiment de se sentir intelligent, et d'avoir tout compris à la philosophie passionnante mais complexe de Spinoza. Une lecture intelligente et intelligible, qui ne manquera pas de vous faire passer un excellent moment tout en vous instruisant !
Note attribuée : 9/10 : quel que soit votre âge ou votre degré de répulsion face à la philo, foncez !
Eden, si tu passes par là, fais-moi plaisir et lance-toi. Ce livre est fait pour toi.
Wah, tu donnes tellement envie de le lire... J'ai énormément apprécié mon année de philo même si je n'ai pas toujours eu les notes en accord avec ça XD donc ce livre m'intéresse beaucoup, d'autant plus si ça se passe pendant la 2nde guerre mondiale ! Merci pour la découverte :3
RépondreSupprimerOuiiiiii il fait envie et il EST génial ! Je ne peux que te le conseiller en ce cas - pas de note à la clé !
SupprimerMême si ce livre à l'air sympa, je ne sais pas si je le lirais un jour parce que je ne suis pas fan des livres abordant la 2nde Guerre Mondiale. Je ne suis pas fan de philo non plus ^^.
RépondreSupprimerMême sans être particulièrement attirée par ces thèmes, tu pourrais être séduite !
SupprimerMais bien sûr que je passe par là ! J'ai lu ta chronique le jour de mon anniversaire et cette dernière attention m'a énormément touchée ! J'ai mis plus de temps pour commenter étant un peu coupée du monde ces derniers temps à cause des révisions, mais je compte bien me rattraper !
RépondreSupprimerEn définitive ta chronique m'a entièrement convaincue de me jeter sur ce roman et ce sera une bonne manière de débuter la philo ( cette matière me fait peur. Très peur. Et avec la chance inoue que nous avons, le sujet de bac devrait être bien sympa à traiter. Il n'y a pas une seconde à perdre alors !) ( Oui, ma parenthèse est d'une longueur non conventionnelle )
Haha, j'espère bien que tu travailles avec assiduité très chère ! C'était sincère, je te vois vraiment lire ce roman...
SupprimerOh que je te comprends, j'ai tellement peur de ne pas accrocher à la philo ! Disons que nous nous soutiendrons mutuellement dans l'épreuve de nos huit heures hebdomadaires...
(Et j'adore les longues, très longues parenthèses. La longueur de la tienne est donc loin d'heurter ma sensibilité)