Toute la Lumière que nous ne pouvons voir d'Anthony Doerr — Chronique n°131
"— Tu sais quelle est la plus grande leçon de l'Histoire? C'est qu'elle est toujours écrite par les vainqueurs. La voilà, la leçon. Celui qui juge, c'est le vainqueur."
"Pourquoi faire de la musique, alors que le silence est tellement plus puissant ? Pourquoi faire de la lumière, alors que les ténèbres éteindront tout, inévitablement ?"
Titre : Toute la Lumière que nous ne pouvons voir
Auteur : Anthony Doerr
Éditions : Albin Michel
Genre : Historique
Nombre de pages : 610
Résumé : Marie-Laure Leblanc vit avec son père près du Muséum d’histoire naturelle de Paris où il travaille. A six ans, la petite fille devient aveugle, et son père crée alors pour elle une maquette reconstituant fidèlement leur quartier pour l’aider à s’orienter et à se déplacer. Six ans plus tard, l’Occupation nazie les pousse à trouver refuge à Saint-Malo chez l’oncle du père de Marie-Laure, un excentrique profondément marqué par son expérience de la Première Guerre mondiale, qui vit reclus dans sa maison en bord de mer. [...]
Loin de là, en Allemagne, Werner grandit dans un pensionnat pour enfants de mineurs décédés. Curieux et intelligent, l’orphelin se passionne pour la science et la mécanique et apprend rapidement à réparer les machines qui lui tombent sous la main. Un talent rare repéré par les Jeunesses hitlériennes où il se trouve enrôlé. Prenant conscience des fins auxquelles est utilisée son intelligence, il est sanctionné, devenant un simple soldat de la Wehrmacht. En 1944, son chemin croise en France celui de Marie-Laure alors que Saint-Malo est incendiée et pilonnée par les bombes.
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J'ai vu ce roman pour la première fois dans les mains d'une amie de ma correspondante américaine, plongée dedans avec passion et dévotion et sans interruption pendant un trajet de quatre heures. Lorsque je lui ai demandé ce qu'elle en pensait, elle m'a répondu avec emphase, des étoiles dans les yeux, qu'il était just amazing – admirez mon bilinguisme –, avant de retourner à sa lecture.
J'ai donc noté le titre dans un recoin plus ou moins lointain de mon esprit, avant de me rendre compte au moment de sa sortie VF qu'il avait reçu le Pulitzer... Il me fallait donc ce livre, je me devais de me le procurer au plus vite. J'ai finalement mis quelques mois à enfin pouvoir le commencer, et à partir du moment où mes yeux se sont posés sur les premières lignes, j'ai eu énormément de mal à le reposer...
Ce roman est un joli petit pavé de 610 pages, qu'on se surprend pourtant à dévorer en quelques jours à peine. On suit avec beaucoup d'intérêt les deux héros, deux jeunes gens qui n'ont absolument rien à voir, si ce n'est qu'ils sont orphelins et passionnés de science. Ainsi, Marie-Laure a 16 ans en 1944, est aveugle depuis ses six ans, et est réfugiée à Saint-Malo depuis quatre ans déjà, tandis que Werner, un jeune orphelin allemand repéré par la Werhmarcht pour son don en matière de science et de transmissions électromagnétiques, tente d'intercepter les émissions clandestines de résistants.
Pendant une grande partie du roman, on ignore ce que ces deux personnages peuvent bien avoir en commun, puis on s'en doute, sans en être totalement certain, et lorsqu'enfin on prend conscience du lien qui les unit, on s'est déjà solidement attaché à eux... J'ai personnellement du mal à déterminer lequel des deux j'ai préféré ! J'ai d'ailleurs été particulièrement émue par les épilogues, et ai eu du mal à me séparer de ces chers petits personnages.
Le roman est long, bien sûr, mais les chapitres, qui alternent entre un point de vue centré sur Marie-Laure et un autre sur Werner, sont extrêmement courts – je doute que le plus long fasse plus de six pages. Les phrases en elles-même sont concises, l'écriture vraiment fluide, l'action toujours effrénée... Le roman est découpé en une dizaine de grandes parties, qui alternent là aussi entre des flashs-back et la "véritable" action, durant un bombardement de Saint-Malo, en 1944, et si j'ai eu un peu de mal dans un premier temps à tout assimiler, ces difficultés n'ont pas duré !
En fait, j'ai été surprise d'entrer avec autant de facilité dans l'histoire, je lisais de grandes tranches de 100 pages d'une traite, comme en apnée... Et il ne m'aura fallu qu'un peu plus d'une semaine pour le terminer, avec d'autres lectures en parallèle !
Il s'agit d'un livre très imaginatif, complexe sans être incompréhensible, avec une intrigue qui se révèle bien plus captivante qu'on ne pourrait le soupçonner au premier abord... Le cadre de la ville de Saint-Malo est magnifiquement bien décrit – les meilleurs passages de ce roman sont à mes yeux les descriptions.
Je n'aurais jamais cru pouvoir dire cela, après avoir été traumatisée par ce cher Balzac.
J'ai également trouvé que la passion commune de Werner et Marie-Laure pour les sciences apportait une saveur particulière et très intéressante, une dimension agréable à cette intrigue déjà très riche.
Oui, je suis une L qui vous parle de sciences et qui aime les sciences. Je suis un oxymore sur pattes.
Bon, après, il ne s'agit sans doute pas du roman du siècle que les critiques dithyrambiques laissaient prévoir. C'est un très bon moment de lecture et une belle découverte, certes, mais sans être un coup de cœur et encore moins un roman qui me marquera des années et des années durant.
Parmi les petites choses que je pourrais reprocher à ce livre, certains passages étaient un peu trop tirés vers le mélodrame à mon goût, un peu trop américains en fait – je pense notamment au passage avec la petite Autrichienne, pour les connaisseurs.
Note attribuée : 9/10 : pas un coup de cœur, mais tout de même une excellente lecture. Un roman que je vous recommande très vivement si vous cherchez un roman pour vous tenir compagnie lors des vacances, ou si vous souhaitez illuminer de mornes soirées de novembre !
J'ai vu ce roman pour la première fois dans les mains d'une amie de ma correspondante américaine, plongée dedans avec passion et dévotion et sans interruption pendant un trajet de quatre heures. Lorsque je lui ai demandé ce qu'elle en pensait, elle m'a répondu avec emphase, des étoiles dans les yeux, qu'il était just amazing – admirez mon bilinguisme –, avant de retourner à sa lecture.
J'ai donc noté le titre dans un recoin plus ou moins lointain de mon esprit, avant de me rendre compte au moment de sa sortie VF qu'il avait reçu le Pulitzer... Il me fallait donc ce livre, je me devais de me le procurer au plus vite. J'ai finalement mis quelques mois à enfin pouvoir le commencer, et à partir du moment où mes yeux se sont posés sur les premières lignes, j'ai eu énormément de mal à le reposer...
Ce roman est un joli petit pavé de 610 pages, qu'on se surprend pourtant à dévorer en quelques jours à peine. On suit avec beaucoup d'intérêt les deux héros, deux jeunes gens qui n'ont absolument rien à voir, si ce n'est qu'ils sont orphelins et passionnés de science. Ainsi, Marie-Laure a 16 ans en 1944, est aveugle depuis ses six ans, et est réfugiée à Saint-Malo depuis quatre ans déjà, tandis que Werner, un jeune orphelin allemand repéré par la Werhmarcht pour son don en matière de science et de transmissions électromagnétiques, tente d'intercepter les émissions clandestines de résistants.
Pendant une grande partie du roman, on ignore ce que ces deux personnages peuvent bien avoir en commun, puis on s'en doute, sans en être totalement certain, et lorsqu'enfin on prend conscience du lien qui les unit, on s'est déjà solidement attaché à eux... J'ai personnellement du mal à déterminer lequel des deux j'ai préféré ! J'ai d'ailleurs été particulièrement émue par les épilogues, et ai eu du mal à me séparer de ces chers petits personnages.
Le roman est long, bien sûr, mais les chapitres, qui alternent entre un point de vue centré sur Marie-Laure et un autre sur Werner, sont extrêmement courts – je doute que le plus long fasse plus de six pages. Les phrases en elles-même sont concises, l'écriture vraiment fluide, l'action toujours effrénée... Le roman est découpé en une dizaine de grandes parties, qui alternent là aussi entre des flashs-back et la "véritable" action, durant un bombardement de Saint-Malo, en 1944, et si j'ai eu un peu de mal dans un premier temps à tout assimiler, ces difficultés n'ont pas duré !
En fait, j'ai été surprise d'entrer avec autant de facilité dans l'histoire, je lisais de grandes tranches de 100 pages d'une traite, comme en apnée... Et il ne m'aura fallu qu'un peu plus d'une semaine pour le terminer, avec d'autres lectures en parallèle !
Il s'agit d'un livre très imaginatif, complexe sans être incompréhensible, avec une intrigue qui se révèle bien plus captivante qu'on ne pourrait le soupçonner au premier abord... Le cadre de la ville de Saint-Malo est magnifiquement bien décrit – les meilleurs passages de ce roman sont à mes yeux les descriptions.
Je n'aurais jamais cru pouvoir dire cela, après avoir été traumatisée par ce cher Balzac.
J'ai également trouvé que la passion commune de Werner et Marie-Laure pour les sciences apportait une saveur particulière et très intéressante, une dimension agréable à cette intrigue déjà très riche.
Oui, je suis une L qui vous parle de sciences et qui aime les sciences. Je suis un oxymore sur pattes.
Bon, après, il ne s'agit sans doute pas du roman du siècle que les critiques dithyrambiques laissaient prévoir. C'est un très bon moment de lecture et une belle découverte, certes, mais sans être un coup de cœur et encore moins un roman qui me marquera des années et des années durant.
Parmi les petites choses que je pourrais reprocher à ce livre, certains passages étaient un peu trop tirés vers le mélodrame à mon goût, un peu trop américains en fait – je pense notamment au passage avec la petite Autrichienne, pour les connaisseurs.
Note attribuée : 9/10 : pas un coup de cœur, mais tout de même une excellente lecture. Un roman que je vous recommande très vivement si vous cherchez un roman pour vous tenir compagnie lors des vacances, ou si vous souhaitez illuminer de mornes soirées de novembre !
D'abord, je termine le pavé de 500 pages qu'est '' La couleur des sentiments '' puis je commence à m'intéresser à ce roman qui a l'air just amazing ! Merci de la découverte !
RépondreSupprimerHaaaaaa j'avais adoré la Couleur des sentiments, j'espère que toi aussi ! Et en ce qui concerne Toute la Lumière, n'hésite surtout pas à le découvrir !
SupprimerQu'est ce que j'ai envie de découvrir ce livre !! Je ne sais pas ce que j'attends... et en plus ça se passe à St-Malo, une ville que j'ai adoré visiter ;)
RépondreSupprimerJ'espère que tu pourras le lire <3
SupprimerJe ne connaissais pas .. ou en fait, si XD Je pense que j'ai déjà vu passer cette couverture ^^ Mais cela ne m'a pas intrigué plus que ça ! Par contre, après ta chronique, je pense que ce roman pourrait (peut-être) me plaire ! Alors, pourquoi pas ? :)
RépondreSupprimerFais moi confiance, il vaut le détour ^^
SupprimerJe viens de l'acheter ! J'espère qu'il me plaira autant qu'à toi^^
RépondreSupprimerIl y a intérêt :p Tiens moi au courant !
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