La Part des Flammes de Gaëlle Nohant — Chronique n°219

"Dans ce monde, il n'est pas de bonheur possible. Le croire est une illusion."

Titre : La Part des Flammes
Auteure : Gaëlle Nohant
Genre : Historique
Éditions : Le Livre de Poche
Lu en : français
Nombre de pages : 522
Résumé : Mai  1897. Pendant trois jours, le Tout-Paris se presse rue Jean-Goujon à la plus mondaine des ventes de charité. Les regards convergent vers le comptoir n° 4, tenu par la charismatique duchesse d’Alençon. 



Au mépris du qu’en-dira-t-on, la princesse de Bavière a accordé le privilège de l’assister à Violaine de Raezal, ravissante veuve à la réputation sulfureuse, et à Constance d’Estingel, qui vient de rompre brutalement ses fiançailles. 

Dans un monde d’une politesse exquise qui vous assassine sur l’autel des convenances, la bonté de Sophie d’Alençon leur permettra-t-elle d’échapper au scandale ? Mues par un même désir de rédemption, ces trois rebelles verront leurs destins scellés lors de l’incendie du Bazar de la Charité.


---------------------------------------------------------

Je dois vous faire une confidence.
Je suis une fan inconditionnelle de Downton Abbey.

Une deuxième confidence.
Il suffit d'une simple évocation de cette merveilleuse série pour que le pauvre petit être que je suis se laisse convaincre, bien qu'il sache pertinemment qu'il ne s'agit que d'un coup marketing destiné à appâter le plus d'acheteurs possible. 

Une dernière.
J'ai en très, très grande partie acheté La Part des Flammes en raison de son boniment promo, "Downton Abbey à Paris". Mais au moins, je l'admets.

En l'occurrence, l'histoire se termine bien, puisque j'ai adoré ce roman. Il n'empêche que ce comportement est dangereux, et qu'il ne faut absolument pas m'imiter. Nous portons trop de traumatismes liés à des romans de piètre qualité assimilés à de bons ouvrages – ayons une pensée émue pour Nos Étoiles Contraires, Harry Potter ou Hunger Games, dont les noms ont été particulièrement employés à tort et à travers.

Cette introduction était abominablement longue.

La Part des Flammes donc, est un roman historique réellement captivant se déroulant au printemps 1897, à Paris, et décrivant les destins de plusieurs personnages, notamment à partir du grand incendie du Bazar de la Charité. Après la sidération et la compassion, la suspicion et les commérages se multiplient, donnant lieu à de nombreuses intrigues secondaires aux accents divers et variés qui se croisent et se décroisent, se font écho et se complètent, pour le plus grand intérêt du lecteur. Quelles conséquences aura ce funeste événement pour Constance, jeune fille à peine sortie de son couvent, Violaine, veuve cordialement méprisée par le tout-Paris, ou pour Sophie d'Alençon, petite sœur de l'impératrice Sissi ? 

Il est très agréable de s'immerger dans le Paris de la Belle Époque, au sein des plus hautes classes de la société, et de se familiariser avec les différentes figures qui y évoluent. On s'attache à certaines, on aime en détester d'autres, on se prend très vite au jeu des rumeurs et des histoires de cœur. Les tonalités se succèdent avec fluidité, entre émotion et tension, sans jamais tomber dans les deux écueils que l'on peut redouter avec ce genre d'ouvrage, le pathos et la mièvrerie. 

Ce roman apporte un bel éclairage sur la condition des femmes à cette époque, qui ne semblent pouvoir exister sans être sous le contrôle d'un homme. Les héroïnes tentent chacune à leur manière de gagner leur indépendance, se heurtant aux codes d'une société injuste et austère, et on ne peut que les soutenir et les comprendre en cela. 

Une belle réussite, un roman entraînant et vivant qui nous transporte le temps de quelques centaines de pages au plus près de personnages attachants, dans un contexte historique décrit avec talent. À mettre sans hésitation dans votre valise cet été !

Note attribuée : 8/10

Commentaires

  1. Ah, toi aussi, tu adores Downton Abbey ? ^^ J'en suis fan ♥ Du coup, je comprends la raison de ton achat = j'aurais fais pareil ^^
    Ta chronique me donne envie de me pencher sur ce roman ! Merci pour la découverte :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si tu es aussi fan de cette série, n'hésite pas !

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Pourquoi faire un film en noir et blanc en 2021 ? [Capucinéphile]

J'avoue que j'ai vécu de Pablo Neruda - Chronique n°517

Une Femme d'Anne Delbée - Chronique n°427

U4 – Koridwen d'Yves Grevet — Chronique n°120

Le Choix d'Isabelle Hanne [Littérature]