Big Easy de Ruta Sepetys — Chronique n°62

"Je voulais continuer à croire que c'était possible, que mes ailes, si frêles, si déchirées fussent-elles, pouvaient toujours m'emporter, d'une manière ou d'une autre, loin d'une existence de mensonges et d'hommes dépravés."

Titre : Big Easy
Auteur : Ruta Sepetys
Éditions : Gallimard (collection Scripto)
Nombre de pages : 439
Résumé : Années 50 à La Nouvelle-Orléans. Josie Moraine, dix-sept ans, n'a pas tiré le gros lot. Fille d'une prostituée qui n'a rien d'une mère attentionnée, elle grandit dans une maison close du Quartier français, celui de la mafia, des affaires louches et des gens sans avenir.
Pourtant, Josie a un rêve : quitter cette ville, surnommée The Big Easy et pourtant si peu easy, pour entrer à Smith, prestigieuse université du Massachusetts. Impliquée dans une histoire de meurtre, dépouillée par sa mère et endettée, tout pousse la jeune fille à suivre, elle aussi, la voie de l'argent facile. Mais Jo vaut beaucoup mieux que cela... et ceux qui l'aiment le savent bien.

---------------------------------------------------

J'avais repéré Big Easy depuis pas mal de temps déjà, aussi, lorsque je l'ai vu à la bibliothèque, je n'ai pas hésité, et j'ai bien fait ! Ce livre a frôlé le coup de cœur, pour tout vous dire...

Les années 50 sont une période que j'adore. En fait, il y a beaucoup de périodes historiques que j'adore. Mais passons. Et la Nouvelle-Orléans est une ville qui me fascine. J'avais donc un a priori très positif.

J'ai eu un gigantesque coup de cœur pour le personnage de Josie. Je l'ai adorée du début à la fin, sans jamais être agacée par son comportement – sachez que c'est rare pour moi de ne pas avoir envie de frapper les protagonistes d'un livre à un moment ou à un autre. Je me suis très rapidement sentie proche de cette jeune fille formidable, à qui la vie n'a pas fait de cadeaux. Premier bon point : elle est passionnée par les livres, et elle est d'une très grande intelligence. Deuxième bon point : alors qu'elle est confrontée à des difficultés de plus en plus importante, elle reste fidèle à elle-même, sans jamais suivre le chemin de sa mère, se raccrochant toujours à ses valeurs et aux objectifs qu'elle s'est fixée. Dernier bon point... comment dire ? J'ai véritablement ressenti une complicité avec ce personnage pourtant fictif !
J'achève donc mon envolée lyrique sur le personnage de Josie.

Pour ce qui est des autres personnages, ils m'ont presque tous plu – du moins, les personnages destinés à être sympathiques. Parce que les personnages destinés à être antipathiques m'ont franchement horripilée, ce qui était sans nul doute le but de l'auteure. J'ai adoré Willie, bien plus que je n'aurais pu l'imaginer, tout comme Cokie, qui est on ne peut plus touchant. Par contre, Patrick m'a rapidement agacée... je ne saurais expliquer pourquoi ! 

Dans les quelques critiques de ce roman sur lesquelles j'ai pu tomber avant de commencer ma lecture, on pointait notamment du doigt les longueurs et le manque d'action. Longueurs ? Une grande part du roman étant consacrée aux pensées et aux sentiments qui agitent Josie, je peux accorder que certains passages peuvent éventuellement en ennuyer certains. Personnellement, j'ai lu la première partie de Big Easy par petits bouts, à chaque fois impatiente de connaître le sort de Josie, et j'ai donc évité l'ennui... 
Manque d'action ? Aucunement ! Peut-être que le début est moins mouvementé, mais la suite n'est que péripéties et rebondissements à répétition !
Je comprends que certains aient pu s'ennuyer, mais sachez qu'il n'en a en aucun cas été de même pour moi !

Spoiler – surlignez le blanc si vous tenez à vous gâcher un point qui a son importance dans le dénouement du roman !

Deux points :

Quant il s'avère que Patrick est gay, je me suis – mentalement – frappé le visage avec la main. Enfin, l'intellectuel passionné de lecture homosexuel, c'est affreusement cliché ! D'ailleurs, avec ma perspicacité légendaire, j'ai très rapidement compris que c'était de James que Patrick était amoureux
À la mort de Willie, je suis restée bouche bée pendant deux minutes, avant de pleurer comme une Madeleine pendant tout le passage consacré à son éloge funèbre. Je suis émotive, moi.

Résumé du spoiler : j'ai trouvé un élément affreusement cliché, et un passage m'a touchée au point d'en pleurer. Beaucoup. Mais il faut prendre en compte le fait que je suis très émotive.

Un léger triangle amoureux se dessine progressivement, mais il ne m'a – trop – dérangée. Et de toute façon, l'intrigue sentimentale se termine exactement comme je l'ai souhaité, j'étais donc comblée ! 
Quant à la fin... Elle était sans doute un peu trop ouverte pour moi (j'aurais bien aimé un épilogue pour être fixée sur le sort des protagonistes !), mais je m'en contenterai (de toute façon, je n'ai pas le choix).

J'aimerais insister une dernière fois sur l'intensité des émotions par lesquelles ce roman m'a fait passer. J'ai ressenti l'intrigue, je me croyais presque par instants à la Nouvelle-Orléans ! J'ai adoré découvrir cet univers pas franchement reluisant, et j'ai été totalement convaincue par ce que l'auteure nous propose à travers ce livre ! Je ne peux que vous le recommander, si vous désirez un roman fort, une belle histoire, et savourer un magnifique message sur l'espoir, les rêves, et la façon dont l'on peut sortir de la fatalité. 

Car c'est sans doute ce que j'ai préféré dans Big Easy : le fait que les personnages ne se laissent jamais abattre, alors qu'ils en ont maintes fois l'occasion. L'espoir perce toujours, et Josie mène un combat admirable tout au long de l'intrigue.

En bref, une lecture passionnante et bourrée d'émotions, des personnages plus qu'attachants, beaucoup d'action, le cocktail du roman presque parfait !

Note attribuée : 9/10 : à lire absolument !

Commentaires

  1. Oui, il me le faut absolument ce roman ! :D

    RépondreSupprimer
  2. Ta chronique me donne carrément envie de le lire !!! En plus j'avais adoré Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, l'autre roman de cette auteur ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il ne te reste qu'à le lire, alors :p ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre est dans ma PAL, j'ai très très envie de l'en sortir !

      Supprimer
  3. Tu sais quoi? Bah moi aussi j'adore les années 50! Alors peut-être qu'en février, je vais pour une fois aller m'acheter des livres!

    RépondreSupprimer
  4. Il va rejoindre ma wishlist celui là ^^

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Pourquoi faire un film en noir et blanc en 2021 ? [Capucinéphile]

J'avoue que j'ai vécu de Pablo Neruda - Chronique n°517

Une Femme d'Anne Delbée - Chronique n°427

U4 – Koridwen d'Yves Grevet — Chronique n°120

Le Choix d'Isabelle Hanne [Littérature]