Le Pays des Autres de Leïla Slimani - Chronique n°520
Titre : Le Pays des Autres
Autrice : Leïla Slimani
Genre : Historique
Editions : Gallimard (collection Blanche)
Lu en : français
Date de parution : 2020
Nombre de pages : 365Résumé : En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s’éprend d’Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l’armée française. Après la Libération, le couple s’installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons. Tandis qu’Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc. Seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, elle souffre de la méfiance qu’elle inspire en tant qu’étrangère et du manque d’argent. Le travail acharné du couple portera-t-il ses fruits ?
Nombre de pages : 365Résumé : En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s’éprend d’Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l’armée française. Après la Libération, le couple s’installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons. Tandis qu’Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc. Seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, elle souffre de la méfiance qu’elle inspire en tant qu’étrangère et du manque d’argent. Le travail acharné du couple portera-t-il ses fruits ?
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J'avais eu du mal (voire beaucoup de mal) avec Chanson Douce, ce n'est une découverte pour à peu près personne, en tout cas pour ceux et celles qui m'en ont déjà entendu parler.
Mais je suis du genre qui persiste et signe.
Alors j'ai rempilé avec le nouveau roman de Leïla Slimani, quatre ans après son Goncourt.
Verdict ?
Alors j'ai rempilé avec le nouveau roman de Leïla Slimani, quatre ans après son Goncourt.
Verdict ?
Hélas, toujours pas.
Alors, qu'on se le dise, les motifs de ma déception n'ont rien à voir avec ceux qui avaient motivé mon (léger) agacement face aux dernières pages de Chanson Douce. Ce n'est pas avec le fond que j'ai un problème, ni même avec le style (quand bien même je le trouve parfois un peu impersonnel), mais bien avec l'esprit du roman en particulier, ce qu'il cherche à raconter. On ne peut a priori que s'enthousiasmer pour l'intrigue d'origine, l'énergie motrice d'une famille, le fait d'être arraché à ses racines, le choc des cultures, mais nulle part dans le récit lui-même n'ai-je eu le sentiment d'être enfin embarquée, prise corps à corps par ces sujets. Le roman m'a laissé l'impression d'une perpétuelle attente, d'une savante et soignée préparation, mais sans réel accomplissement.
Alors, qu'on se le dise, les motifs de ma déception n'ont rien à voir avec ceux qui avaient motivé mon (léger) agacement face aux dernières pages de Chanson Douce. Ce n'est pas avec le fond que j'ai un problème, ni même avec le style (quand bien même je le trouve parfois un peu impersonnel), mais bien avec l'esprit du roman en particulier, ce qu'il cherche à raconter. On ne peut a priori que s'enthousiasmer pour l'intrigue d'origine, l'énergie motrice d'une famille, le fait d'être arraché à ses racines, le choc des cultures, mais nulle part dans le récit lui-même n'ai-je eu le sentiment d'être enfin embarquée, prise corps à corps par ces sujets. Le roman m'a laissé l'impression d'une perpétuelle attente, d'une savante et soignée préparation, mais sans réel accomplissement.
On découvre le couple mixte formé par Mathilde, française d'origine alsacienne, et son nouveau mari Amine, marocain, qui l'emmène avec elle de l'autre côté de la Méditerranée pour s'installer sur une exploitation agricole. Les premiers temps sont exaltants, riches en découvertes, en perplexité aussi, mais l'émerveillement demeure. Ce n'est qu'au fil des années que l'ennui, la frustration et bientôt l'amertume s'installent en Mathilde, qui malgré tous ses efforts ne parvient pas à se reconnaître dans ce pays, d'autant plus que son mari ne fait très vite plus que travailler (pour très peu de résultats) et que la jeune femme désormais mère est de plus en plus en proie à l'isolement.
Le roman pourrait, et tente d'ailleurs de creuser ce lent désenchantement de la jeune femme, son impossible acclimatation, sa solitude physique et psychique, mais force est d'admettre que cela ne suffit pas. Passé une centaine de pages, on se lasse de la narration "choc des cultures", pour basculer dans une forme de langueur et d'attente, certes conforme à celle que doit traverser Mathilde, mais assez décevante dans la mesure où le roman ne décollera jamais vraiment et n'offrira pour rebondissements que des poncifs du style "retour aux sources", "mensonges", "mariages en magouille" et autres "rancœurs tellement profondes qu'on n'en parle pas et quelle surprise ça s'envenime". Dommage donc pour ce texte autrement bien fouillé, bien construit et encore une fois écrit de façon qualitative, mais auquel il manque un souffle, une audace, une surprise, quelle qu'elle soit. Parler d'ennui n'a pas à être ennuyant, au contraire, et si l'histoire en elle-même donne très bien à voir les rouages de la société marocaine à l'aube de la décolonisation, elle peine à dépasser son propre décor. A voir si l'autrice changera de ton dans les deux tomes qui suivront...
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