The Seven Husbands of Evelyn Hugo de Taylor Jenkins Reid - Chronique n°494

Titre : The Seven Husbands of Evelyn Hugo
Autrice : Taylor Jenkins Reid
Genre : Contemporain
Editions : Atria Books
Date de parution : 2017
Lu en : anglais
Nombre de pages : 391
Résumé : Aging and reclusive Hollywood movie icon Evelyn Hugo is finally ready to tell the truth about her glamorous and scandalous life. But when she chooses unknown magazine reporter Monique Grant for the job, no one is more astounded than Monique herself. Why her? Why now? Monique is not exactly on top of the world. Her husband has left her, and her professional life is going nowhere. Regardless of why Evelyn has selected her to write her biography, Monique is determined to use this opportunity to jumpstart her career.

Summoned to Evelyn's luxurious apartment, Monique listens in fascination as the actress tells her story. From making her way to Los Angeles in the 1950s to her decision to leave show business in the '80s, and, of course, the seven husbands along the way, Evelyn unspools a tale of ruthless ambition, unexpected friendship, and a great forbidden love. Monique begins to feel a very real connection to the legendary star, but as Evelyn's story near its conclusion, it becomes clear that her life intersects with Monique's own...

--------------------------------------------------------------

J'avais besoin de ce roman.
Et il est venu à moi exactement au bon moment.

Merci à lui. 

The Seven Husbands of Evelyn Hugo a tout l'air d'une romance un peu basique, à lire en débranchant son cerveau, mais promis, ce n'est pas le cas. On a ici droit à une histoire originale, riche, dense, qui propose surtout des portraits de personnages d'une intensité marquante. On a bien conscience de ne pas faire face à une écriture qui cherche à accomplir des prouesses d'originalité, mais ce n'est pas ce que l'on est venu chercher. L'autrice sert très justement son propos en rédigeant son histoire avec une fluidité et une tension rares, un sens du rythme recherché, et des dialogues qui fusent avec un naturel décapant. On atteint le mélange idéal entre divertissement et appréhension, le tout dans le contexte, il faut se l'avouer, délicieusement plaisant, du Old Hollywood, de l'immédiat après-guerre jusqu'à la fin du XXème siècle.

Le vrai coup de génie de ce roman ? Son format, à savoir celui d'une longue interview au cours de laquelle l'actrice légendaire - et hélas fictive - Evelyn Hugo déroule petit à petit le fil de son existence. Ce mécanisme de narration fonctionne à merveille, et crée un rien de frustration qui pousse à poursuivre sa lecture jusqu'à des heures indues de la nuit. L'idée est tellement plaisante qu'on en vient même à avoir envie de sauter les quelques passages consacrés aux pensées et au quotidien de l'intervieweuse, une journaliste du nom de Monique - dont la personnalité n'a d'égale que la répartie du point de vue de la fadeur et de l'inintérêt. Le tout se dévore à une vitesse fulgurante, avec la parfaite dose de rebondissements, révélations et autres coups de théâtre, avec en toile de fond la litanie des sept maris d'Evelyn qui viennent scander le texte de façon stable, presque apaisante, motivante. C'est un chemin de fer sur lequel on est lancé, une épopée de laquelle on ne peut se dégager, un roulis curieusement tranquille pour une existence aussi agitée.

Certains messages sont martelés de façon peut-être un peu trop explicite parfois, au risque de manquer de subtilité, mais l'ensemble demeure équilibré dans son propos. L'autrice valorise la diversité de ses personnages et de leurs engagements, et veille à faire de son roman une oeuvre certes palpitante, mais avant tout bienveillante, accueillante, qui pousse à une certaine ouverture d'esprit et au respect de l'autre. Elle réussit à merveille son opération : The Seven Husbands of Evelyn Hugo est l'un de ces livres dont la moindre interruption de lecture est un déchirement, dont les personnages continuent à hanter la mémoire bien après le chapitre final, dont tout, de l'exposition à la conclusion, semble parfaitement orchestré. C'est un texte plus cinématographique que littéraire, vivant, clairement destiné à faire vibrer ses lecteurs, tout en parvenant à le surprendre en permanence, à invoquer des idées innovantes et à recourir à des techniques scénaristiques judicieuses. Un peu de paillettes, beaucoup de drama, sans trop se prendre au sérieux non plus. On aime, on adore.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Pourquoi faire un film en noir et blanc en 2021 ? [Capucinéphile]

La Disparition de Stephanie Mailer de Joël Dicker - Chronique n°426

Une Femme d'Anne Delbée - Chronique n°427

J'avoue que j'ai vécu de Pablo Neruda - Chronique n°517

À la place du cœur d'Arnaud Cathrine — Chronique n°241