Bilan du mois [Avril 2020]
Bonjour à tous et toutes !
Bon. Vous vous en doutez, nous vivons une étrange époque, des temps d'incertitude, tout ça tout ça, et fatalement, on est pris dans une espèce de situation ambiguë où l'on a à la fois extrêmement envie de lire, énormément de temps pour le faire, pas du tout l'énergie pour se lancer, et souvent des conditions pas tellement favorables pour s'y consacrer en toute sérénité.
Pour tenter de lire malgré tout, et de profiter des bienfaits inouïs que la lecture procure, entre dépaysement, apaisement, divertissement et enrichissement personnel, un seul et unique conseil, toujours le même : ne pas se forcer. Si on n'arrive à lire "que" des ouvrages dits légers, ainsi soit-il, ça n'a rien de honteux ni de dommage. Si on ne parvient pas à pousser au-delà de dix pages par jour, parfait, si on passe plusieurs jours d'affilée sans se résoudre à ouvrir le moindre bouquin, pas de souci. On fait comme on peut. Et c'est en donnant à l'envie le temps de revenir qu'on finit par la retrouver.
(Admirez cette punchline).
Sur ce, voici donc mon humble bilan du mois d'avril (qu'on se le dise, ce n'était pas le mois le plus approprié pour me lancer dans des essais philosophiques), avec dix romans à vous présenter :
Le coup de cœur du mois...
Bon. Vous vous en doutez, nous vivons une étrange époque, des temps d'incertitude, tout ça tout ça, et fatalement, on est pris dans une espèce de situation ambiguë où l'on a à la fois extrêmement envie de lire, énormément de temps pour le faire, pas du tout l'énergie pour se lancer, et souvent des conditions pas tellement favorables pour s'y consacrer en toute sérénité.
Pour tenter de lire malgré tout, et de profiter des bienfaits inouïs que la lecture procure, entre dépaysement, apaisement, divertissement et enrichissement personnel, un seul et unique conseil, toujours le même : ne pas se forcer. Si on n'arrive à lire "que" des ouvrages dits légers, ainsi soit-il, ça n'a rien de honteux ni de dommage. Si on ne parvient pas à pousser au-delà de dix pages par jour, parfait, si on passe plusieurs jours d'affilée sans se résoudre à ouvrir le moindre bouquin, pas de souci. On fait comme on peut. Et c'est en donnant à l'envie le temps de revenir qu'on finit par la retrouver.
(Admirez cette punchline).
Sur ce, voici donc mon humble bilan du mois d'avril (qu'on se le dise, ce n'était pas le mois le plus approprié pour me lancer dans des essais philosophiques), avec dix romans à vous présenter :
Le coup de cœur du mois...
Sophie's Choice de William Styron : mon gros coup de cœur du mois, si ce n'est de l'année. Un pavé exigeant tant sur sa forme que sur son fond, mais immensément convaincant. Une histoire riche, construite de façon plus qu'intelligente, qui articule avec puissance les thématiques de la Shoah, de la mémoire, de l'amour, de la mort, du traumatisme, pour un récit certes éprouvant mais ô combien marquant.
J'ai adoré...
The Talented Mr Ripley de Patricia Highsmith : le premier tome d'une série de cinq romans tous centrés autour d'un même personnage terriblement manipulateur, qui a la fâcheuse tendance de résoudre ses problèmes par des moyens radicaux, notamment le meurtre des individus qui risqueraient de mettre en péril les situations confortables qu'il parvient à se construire. C'est brillamment construit, c'est pas mal du tout écrit, et surtout, c'est captivant. Et en plus, si ça vous plaît, ça vous permettra de regarder deux films très différents mais tout aussi bien adaptés l'un que l'autre : Plein Soleil de René Clément avec Alain Delon, et The Talented Mr Ripley d'Anthony Minghella avec Matt Damon.
J'ai adoré...
The Talented Mr Ripley de Patricia Highsmith : le premier tome d'une série de cinq romans tous centrés autour d'un même personnage terriblement manipulateur, qui a la fâcheuse tendance de résoudre ses problèmes par des moyens radicaux, notamment le meurtre des individus qui risqueraient de mettre en péril les situations confortables qu'il parvient à se construire. C'est brillamment construit, c'est pas mal du tout écrit, et surtout, c'est captivant. Et en plus, si ça vous plaît, ça vous permettra de regarder deux films très différents mais tout aussi bien adaptés l'un que l'autre : Plein Soleil de René Clément avec Alain Delon, et The Talented Mr Ripley d'Anthony Minghella avec Matt Damon.
Ripley Underground de Patricia Highsmith : deuxième tome dans la continuité du premier, passionnant, contexte complètement différent mais tout aussi bien dépeint, tension palpable, bref, parfaite lecture pour perdre toute notion du temps l'espace de quelques heures.
J'ai beaucoup aimé...
Only Time Will Tell de Jeffrey Archer : qui dit "envie de lire" et "beaucoup de temps à tuer" dit évidemment "saga familiale sur fond historique pas très exploité qui est surtout là pour injecter un peu d'exotisme et de glamour au récit, avec plein de gentils très gentils et de méchants très méchants et surtout des secrets de famille bien croustillants, et si possible un suspense intenable lorsque l'on tourne la dernière page". Ca vous dit ? Alors foncez sur Only Time Will Tell (Seul l'Avenir le dira en VF), c'est parfois simpliste niveau style et personnages bien sûr, mais ça fait parfaitement le travail, et ça reste immensément prenant et plaisant à lire.
L'Amour dans l'Âme de Daphné du Maurier : autre saga familiale très très romanesque et très très dramatique, avec des années qui filent, des amours impossibles et des désirs d'ailleurs à la pelle. J'ai eu un peu peur au départ, malgré mon amour immodéré pour Rebecca de la même autrice, parce que ça faisait quand même très cliché. Cependant, j'ai fini par trouver quelque chose de bien plus nuancé à ce roman, notamment autour du personnage de Joseph. Ledit Joseph est dépeint comme un héros romantique tragique alors qu'il détruit littéralement la vie de toutes les femmes autour de lui, mais je soupçonne très très fortement que l'autrice avait conscience de sa toxicité, et cherchait justement à la mettre encore plus en valeur en faisant mine de la célébrer. De manière générale, il me paraît très intéressant d'étendre cette lecture féministe au roman tout entier, donnant une tonalité soudain bien différente à ce qui pourrait simplement être une histoire de générations successives attachées à la même petite ville de Cornouailles, pour donner un texte ambigu, et même carrément subversif. Ce n'est peut-être que moi, mais cette interprétation me plaît beaucoup.
J'ai beaucoup aimé...
Only Time Will Tell de Jeffrey Archer : qui dit "envie de lire" et "beaucoup de temps à tuer" dit évidemment "saga familiale sur fond historique pas très exploité qui est surtout là pour injecter un peu d'exotisme et de glamour au récit, avec plein de gentils très gentils et de méchants très méchants et surtout des secrets de famille bien croustillants, et si possible un suspense intenable lorsque l'on tourne la dernière page". Ca vous dit ? Alors foncez sur Only Time Will Tell (Seul l'Avenir le dira en VF), c'est parfois simpliste niveau style et personnages bien sûr, mais ça fait parfaitement le travail, et ça reste immensément prenant et plaisant à lire.
L'Amour dans l'Âme de Daphné du Maurier : autre saga familiale très très romanesque et très très dramatique, avec des années qui filent, des amours impossibles et des désirs d'ailleurs à la pelle. J'ai eu un peu peur au départ, malgré mon amour immodéré pour Rebecca de la même autrice, parce que ça faisait quand même très cliché. Cependant, j'ai fini par trouver quelque chose de bien plus nuancé à ce roman, notamment autour du personnage de Joseph. Ledit Joseph est dépeint comme un héros romantique tragique alors qu'il détruit littéralement la vie de toutes les femmes autour de lui, mais je soupçonne très très fortement que l'autrice avait conscience de sa toxicité, et cherchait justement à la mettre encore plus en valeur en faisant mine de la célébrer. De manière générale, il me paraît très intéressant d'étendre cette lecture féministe au roman tout entier, donnant une tonalité soudain bien différente à ce qui pourrait simplement être une histoire de générations successives attachées à la même petite ville de Cornouailles, pour donner un texte ambigu, et même carrément subversif. Ce n'est peut-être que moi, mais cette interprétation me plaît beaucoup.
J'ai cru qu'ils enlevaient toute trace de toi de Yoan Smadja : un roman au style très très travaillé, peut-être même un peu trop, mettant parfois à distance les événements pourtant innommables vécus par les personnages. Ne nous trompons pas : le roman est indéniablement très réussi, et même nécessaire au vu du peu de récits que nous avons sur le génocide tutsi au Rwanda, mais j'ai peiné à m'impliquer véritablement auprès des personnages, et j'étais davantage consciente des effets de style que des émotions qui les traversaient. A découvrir néanmoins, le tout est très bien documenté, et reste évidemment pertinent à plus d'un égard.
10 Minutes 38 Seconds in This Strange World d'Elif Shafak : une lecture étrange, onirique, partagée en deux parties inégalement réussies, l'une (la plus longue) extrêmement touchante, consacrée au parcours intense d'une jeune femme tentant de trouver son indépendance dans une Turquie du XXème siècle oppressante à plus d'un titre, et la deuxième un peu en décalage, presque comique, bancale, et qui est à mon sens tout à fait dissonante avec la belle intensité dramatique de la première partie. Lecture intéressante malgré tout, très riche dans les thématiques qu'elle aborde !
J'ai plutôt aimé...
Pretty Girls de Karin Slaughter : recommandé par ma fabuleuse amie Julie que j'aime, il est indéniable que ce roman m'a captivée, et m'a fait passer un moment intense de lecture. Sa construction est réussie, sa tension implacable, bref, en tant que thriller, Pretty Girls honore totalement le contrat. Cela dit, j'ai eu parfois un peu de mal avec la surenchère de gore dont l'autrice nous abreuve tout au long du récit, et j'avoue être bien plus friande des histoires plus intimistes et quelque part plus réalistes, là où Pretty Girls a tendance à vraiment grossir le trait dans l'horreur, ce qui le rend clairement prenant, mais peut-être moins impactant qu'il ne l'aurait été en faisant preuve de davantage de subtilité.
(Julie, ne me tape pas. Il était bien, ce roman, juste pas époustouflant.)
J'ai été déçue...
Splendeurs et Fureurs de Christina Stead : ce roman avait tout pour me plaire, tout : roman écrit au début du XXème siècle par une autrice résolument féministe, le récit regorge de personnages féminins révoltés par leur propre condition et qui n'hésitent pas à le faire savoir dans des tirades enflammées, étonnantes par leur engagement. Mais le tout reste très convenu, très bourgeois, et consiste en réalité surtout en d'énormes pans de digressions peu pertinentes sur des mondanités qui ne nous racontent plus grand-chose en tant que lecteurs du XXIème siècle. Dommage...
Une relecture bienvenue...
J'ai plutôt aimé...
Pretty Girls de Karin Slaughter : recommandé par ma fabuleuse amie Julie que j'aime, il est indéniable que ce roman m'a captivée, et m'a fait passer un moment intense de lecture. Sa construction est réussie, sa tension implacable, bref, en tant que thriller, Pretty Girls honore totalement le contrat. Cela dit, j'ai eu parfois un peu de mal avec la surenchère de gore dont l'autrice nous abreuve tout au long du récit, et j'avoue être bien plus friande des histoires plus intimistes et quelque part plus réalistes, là où Pretty Girls a tendance à vraiment grossir le trait dans l'horreur, ce qui le rend clairement prenant, mais peut-être moins impactant qu'il ne l'aurait été en faisant preuve de davantage de subtilité.
(Julie, ne me tape pas. Il était bien, ce roman, juste pas époustouflant.)
J'ai été déçue...
Splendeurs et Fureurs de Christina Stead : ce roman avait tout pour me plaire, tout : roman écrit au début du XXème siècle par une autrice résolument féministe, le récit regorge de personnages féminins révoltés par leur propre condition et qui n'hésitent pas à le faire savoir dans des tirades enflammées, étonnantes par leur engagement. Mais le tout reste très convenu, très bourgeois, et consiste en réalité surtout en d'énormes pans de digressions peu pertinentes sur des mondanités qui ne nous racontent plus grand-chose en tant que lecteurs du XXIème siècle. Dommage...
Une relecture bienvenue...
The Book of Ivy d'Amy Ewing : j'ai l'impression qu'une vie entière s'est écoulée depuis que j'ai lu ce roman pour la première fois (ça va faire quatre ou cinq ans tout de même, et pas des moindres), et l'exercice de relecture était à ce titre très intéressant. Clairement, ce qui m'avait l'air génial à l'époque n'est "plus" qu'une bonne lecture divertissante à mes yeux aujourd'hui, mais si le roman n'est pas le coup de coeur astronomique qu'il avait été pour moi quand j'avais 14 ans, il reste une lecture franchement bien construite et plutôt intelligente, qui arrive à éviter pas mal de clichés du genre (même si honnêtement, la romance, non, je ne peux pas). Et en tout cas, ça m'a fait passer une super après-midi, et ça, c'était déjà inestimable.
Sur ce, prenez bien soin de vous, et passez un beau mois de mai 💗
Sur ce, prenez bien soin de vous, et passez un beau mois de mai 💗
Beau bilan :)
RépondreSupprimerJe te souhaite un bon mois de mai !
Joli bilan :)
RépondreSupprimerJ'ai The Book of Ivy l'été dernier et j'en attendais beaucoup mais finalement, j'ai été grandement déçue :/