Shorba - L'Appel de la Révolte de Gaspard Flamant - Chronique n°408
Titre : Shorba - L'Appel de la Révolte
Auteur : Gaspard Flamant
Genre : YA | Contemporain
Editions : Sarbacane (collection Exprim')
Lu en : français
Nombre de pages : 215
Résumé : Depuis qu'on a abandonné le lycée, il nous reste pas grand- chose, à part le pied des tours. Nous, c'est mes deux potes et moi, Shorba.
Mais on a rencontré Léo, et tout a changé.
Léo, c'est un gars de trente balais, un gauchiste vraiment pas de notre monde. Il nous montre des choses qui se passent juste à côté de chez nous mais qu'on n avait jamais vues. Il nous apprend plein de trucs des trucs de militants. On danse dans des bidonvilles, on rencontre des sans-papiers. Et pour finir, on a décide d'ouvrir un squat dans une villa de bourges pour aider les migrants.
En vérité, pour Shorba, petit rebeu de Vénissieux, cette rencontre avec Léo, c'est une putain de Révolution.
Résumé : Depuis qu'on a abandonné le lycée, il nous reste pas grand- chose, à part le pied des tours. Nous, c'est mes deux potes et moi, Shorba.
Mais on a rencontré Léo, et tout a changé.
Léo, c'est un gars de trente balais, un gauchiste vraiment pas de notre monde. Il nous montre des choses qui se passent juste à côté de chez nous mais qu'on n avait jamais vues. Il nous apprend plein de trucs des trucs de militants. On danse dans des bidonvilles, on rencontre des sans-papiers. Et pour finir, on a décide d'ouvrir un squat dans une villa de bourges pour aider les migrants.
En vérité, pour Shorba, petit rebeu de Vénissieux, cette rencontre avec Léo, c'est une putain de Révolution.
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Un grand merci aux éditions Sarbacane et en particulier à Lucie pour cet envoi !
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Shorba et ses amis ne sont pas allés au lycée depuis des mois. Au lieu de ça, ils traînent leur ennui et leur désillusion au pied de leur immeuble, en fumant des joints, parce que ça fait passer le temps plus vite.
Mais ça, c'était avant de rencontrer Léo.
Léo, et sa tête de hippie et de paysan à la fois, Léo et ses projets un peu fous mais carrément enthousiasmants, Léo qui a l'air d'en avoir bavé, Léo qui les entraîne petit à petit au-delà de leur zone de confort, dans un quasi rite d'initiation à ce que signifie être humain, et plus largement, vivre et se révolter.
Shorba, c'est cette lente et bouleversante transition entre désoeuvrement et engagement, lassitude et conviction, sécession et communion. C'est une histoire portée par une plume brute, sans fards, qui investit à la perfection la voix de Shorba, à un rythme qui fait mouche : un peu décousu parfois comme peuvent l'être nos pensées, saccadé comme nous le sommes lorsqu'un projet nous enflamme, mélancolique comme lors de ces instants de doute ou de simple calme plat que nous connaissons tous.
C'est un roman qui réussit de façon saisissante à faire s'identifier son lecteur à un personnage avec lequel il ne partage pas forcément grand-chose. Pour en revenir de façon bien égocentrique à ma petite personne, comment faire en sorte que moi, jeune fille parisienne qui vit dans des conditions privilégiées et qui a la chance de faire les études qu'elle a choisies, je puisse m'identifier à Shorba, que je n'aurais jamais rencontré si jamais il avait réellement existé, et de qui tout me sépare ? Mission a priori impossible, non ?
Et c'est pourtant là que le miracle opère, que le roman prend tout son sens. On n'a rien en commun, et pourtant on se comprend, on partage ces quelques 200 pages en empathie absolue avec le narrateur, dans un combat universel, celui de donner un sens à sa vie et de laisser les autres lui en donner un.
On se retrouve immergé en prison, dans des braquages, au pied d'une barre d'immeubles HLM, dans un squat où des familles de réfugiés peuvent s'abriter, dans des situations qu'on a trop souvent tendance à résumer à une ligne froide et impersonnelle dans un article de journal. Elles ne sont pas idéales, loin de là, mais elles sont humaines, et rien que pour cela et à cause de cela, on leur doit intérêt, analyse, réflexion. Et c'est ce qu'accomplit Shorba, un texte qui rend hommage non pas à la tolérance mais bien à la communion.
Et on a besoin de romans comme Shorba, parce que c'est ce qu'un récit peut nous offrir de meilleur, l'exemple pur et parfait du grand paradoxe qu'est la littérature : il n'y a rien de tel que la fiction pour donner vie et rendre justice au réel.
On a besoin de romans comme Shorba, parce que cette histoire vient accoler le terme "révolte" à celui "d'humanité", et vient nous extirper de cette passivité satisfaite dans laquelle il est si facile de se complaire.
Alors lisez ce livre, bon sang de bonsoir.
Shorba, c'est cette lente et bouleversante transition entre désoeuvrement et engagement, lassitude et conviction, sécession et communion. C'est une histoire portée par une plume brute, sans fards, qui investit à la perfection la voix de Shorba, à un rythme qui fait mouche : un peu décousu parfois comme peuvent l'être nos pensées, saccadé comme nous le sommes lorsqu'un projet nous enflamme, mélancolique comme lors de ces instants de doute ou de simple calme plat que nous connaissons tous.
C'est un roman qui réussit de façon saisissante à faire s'identifier son lecteur à un personnage avec lequel il ne partage pas forcément grand-chose. Pour en revenir de façon bien égocentrique à ma petite personne, comment faire en sorte que moi, jeune fille parisienne qui vit dans des conditions privilégiées et qui a la chance de faire les études qu'elle a choisies, je puisse m'identifier à Shorba, que je n'aurais jamais rencontré si jamais il avait réellement existé, et de qui tout me sépare ? Mission a priori impossible, non ?
Et c'est pourtant là que le miracle opère, que le roman prend tout son sens. On n'a rien en commun, et pourtant on se comprend, on partage ces quelques 200 pages en empathie absolue avec le narrateur, dans un combat universel, celui de donner un sens à sa vie et de laisser les autres lui en donner un.
On se retrouve immergé en prison, dans des braquages, au pied d'une barre d'immeubles HLM, dans un squat où des familles de réfugiés peuvent s'abriter, dans des situations qu'on a trop souvent tendance à résumer à une ligne froide et impersonnelle dans un article de journal. Elles ne sont pas idéales, loin de là, mais elles sont humaines, et rien que pour cela et à cause de cela, on leur doit intérêt, analyse, réflexion. Et c'est ce qu'accomplit Shorba, un texte qui rend hommage non pas à la tolérance mais bien à la communion.
Et on a besoin de romans comme Shorba, parce que c'est ce qu'un récit peut nous offrir de meilleur, l'exemple pur et parfait du grand paradoxe qu'est la littérature : il n'y a rien de tel que la fiction pour donner vie et rendre justice au réel.
On a besoin de romans comme Shorba, parce que cette histoire vient accoler le terme "révolte" à celui "d'humanité", et vient nous extirper de cette passivité satisfaite dans laquelle il est si facile de se complaire.
Alors lisez ce livre, bon sang de bonsoir.
Superbe chronique :D je n'avais pas prévu de le demander à la base, enfouie que je suis sous les SP Nathan en ce moment mais finalement... peut-être bien que si.
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