The Fact of a Body d'Alex Marzano-Lesnevich - Chronique n°487
Titre : The Fact of a Body
Autrice : Alex Marzano-Lesnevich
Genre : Contemporain | Autobiographie
Editions : Flatiron Books
Nombre de pages : 336
Nombre de pages : 336
Date de parution : 2017
Lu en : anglais
Résumé : Before Alexandria Marzano-Lesnevich begins a summer job at a law firm in Louisiana, working to help defend men accused of murder, she thinks her position is clear. The child of two lawyers, she is staunchly anti-death penalty. But the moment convicted murderer Ricky Langley’s face flashes on the screen as she reviews old tapes―the moment she hears him speak of his crimes―she is overcome with the feeling of wanting him to die. Shocked by her reaction, she digs deeper and deeper into the case. Despite their vastly different circumstances, something in his story is unsettlingly, uncannily familiar.
Crime, even the darkest and most unsayable acts, can happen to any one of us. As Alexandria pores over the facts of the murder, she finds herself thrust into the complicated narrative of Ricky’s childhood. And by examining the details of Ricky’s case, she is forced to face her own story, to unearth long-buried family secrets, and reckon with a past that colors her view of Ricky's crime.
But another surprise awaits: She wasn’t the only one who saw her life in Ricky’s.
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Existe également en français
Existe également en français
Titre : L'Empreinte
Résumé : Etudiante en droit à Harvard, Alex Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alex ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien tout à fait inattendu entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.
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Alexandria (qui préfère aujourd'hui être appelée Alex) est tout juste diplômée lorsqu'elle est embauchée par une firme d'avocats défendant des accusés risquant la peine de mort. C'est par conviction que la jeune femme a choisi une spécialité si éprouvante, voire sordide : elle s'est toujours accrochée à la certitude que nul être humain, peu importe l'étendue de ses crimes, ne méritait d'être condamné à mourir.
Ce boulot, c'est plus qu'un simple emploi, c'est une vocation.
Du moins, c'est ce qu'elle pense avant de rencontrer Rick Langley, jeune homme incarcéré en Louisiane pour le meurtre d'un petit garçon, condamné à la peine de mort.
Pour elle qui croyait tant en la rédemption, l'humanité, le pardon, Rick Langley fait office de révélation, de bouleversement.
Rick Langley, c'est le mal fait homme.
Rick Langley fait émerger les parties les plus sombres de son propre passé à elle, ses contradictions, ses dénis profonds.
Rick Langley représente sans doute une étape majeure dans son propre chemin vers la rémission.
The Fact of a Body a suscité un phénomène d'unanimité assez inédit à sa sortie aux Etats-Unis, et bien sûr ici en France l'an dernier, avec la parution d'une version traduite chez Sonatine. On a trouvé le nom de l'autrice dans la bouche des critiques et journalistes, sur les devantures des librairies, dans les classements des meilleurs ouvrages de l'année.
Il y a une explication à ça.
C'est un ouvrage inclassable, impossible, hors-normes.
Un ouvrage qui surprend, surtout, à mille lieux du récit pseudo-policier ou judiciaire auquel je m'attendais. On a là avant tout un témoignage, une autobiographie, dans un contexte criminel certes, mais avant tout centré sur son autrice et le traumatisme dont elle n'a jamais vraiment su se remettre.
Loin du genre de roman que l'on dévore avec avidité, The Fact of a Body est le genre de texte vis-à-vis duquel on ressent une curieuse ambiguïté, entre l'envie dévorante de percer ses mystères à jour et un sentiment profond de tristesse, de répulsion et d'effroi face aux horreurs qu'il dépeint. Alex Marzano-Lesnevich décrit avec une plume implacable les pires actes, les pires pulsions, non pas pour les glamouriser mais bien pour empêcher toute possibilité d'un nouveau déni. Ces crimes existent. Rien ne sert de faire des moues de dégoût et de tout glisser sous le tapis. La seule chose à faire : en parler. Longuement, vraiment.
Alexandria (qui préfère aujourd'hui être appelée Alex) est tout juste diplômée lorsqu'elle est embauchée par une firme d'avocats défendant des accusés risquant la peine de mort. C'est par conviction que la jeune femme a choisi une spécialité si éprouvante, voire sordide : elle s'est toujours accrochée à la certitude que nul être humain, peu importe l'étendue de ses crimes, ne méritait d'être condamné à mourir.
Ce boulot, c'est plus qu'un simple emploi, c'est une vocation.
Du moins, c'est ce qu'elle pense avant de rencontrer Rick Langley, jeune homme incarcéré en Louisiane pour le meurtre d'un petit garçon, condamné à la peine de mort.
Pour elle qui croyait tant en la rédemption, l'humanité, le pardon, Rick Langley fait office de révélation, de bouleversement.
Rick Langley, c'est le mal fait homme.
Rick Langley fait émerger les parties les plus sombres de son propre passé à elle, ses contradictions, ses dénis profonds.
Rick Langley représente sans doute une étape majeure dans son propre chemin vers la rémission.
The Fact of a Body a suscité un phénomène d'unanimité assez inédit à sa sortie aux Etats-Unis, et bien sûr ici en France l'an dernier, avec la parution d'une version traduite chez Sonatine. On a trouvé le nom de l'autrice dans la bouche des critiques et journalistes, sur les devantures des librairies, dans les classements des meilleurs ouvrages de l'année.
Il y a une explication à ça.
C'est un ouvrage inclassable, impossible, hors-normes.
Un ouvrage qui surprend, surtout, à mille lieux du récit pseudo-policier ou judiciaire auquel je m'attendais. On a là avant tout un témoignage, une autobiographie, dans un contexte criminel certes, mais avant tout centré sur son autrice et le traumatisme dont elle n'a jamais vraiment su se remettre.
Loin du genre de roman que l'on dévore avec avidité, The Fact of a Body est le genre de texte vis-à-vis duquel on ressent une curieuse ambiguïté, entre l'envie dévorante de percer ses mystères à jour et un sentiment profond de tristesse, de répulsion et d'effroi face aux horreurs qu'il dépeint. Alex Marzano-Lesnevich décrit avec une plume implacable les pires actes, les pires pulsions, non pas pour les glamouriser mais bien pour empêcher toute possibilité d'un nouveau déni. Ces crimes existent. Rien ne sert de faire des moues de dégoût et de tout glisser sous le tapis. La seule chose à faire : en parler. Longuement, vraiment.
Autant le dire : le tout est
particulièrement dur, d'autant plus que l'autrice n'hésite pas à donner les
détails les plus crus, violents et éprouvants. Sans jamais verser dans la
gratuité, elle se refuse à atténuer ou à faire dans l'euphémisme : son récit est à l'image de sa propre prise de conscience, intransigeant. La violence ici est certes innommable, profonde, mais elle ne marque
pas la fin de l'histoire. Le dialogue reste possible et même nécessaire, la
reconstruction aboutit, la communauté éclairée peut prendre une décision sur ce qu'il convient de faire pour réparer le crime, ou au moins le reconnaître et prévenir sa répétition.
The Fact of a Body laisse son
lecteur hébété, troublé, confus, ému. Le texte remue, frappe, dérange, dégoûte, mais il donne aussi et surtout certaines indications vers des façons plus douces de se réapproprier son passé. Une lecture nécessaire, qui doit laisser
place à un débat, et qui ne se satisfait certainement pas d'une exploration superficielle.
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