Bilan du mois [Septembre 2019]

Bonjour à tous et toutes !

Septembre a été - pour changer - un mois de grands chamboulements et d'adaptation progressive, puisqu'il a marqué ma rentrée dans une toute nouvelle université, sur un nouveau continent, dans un nouveau pays. Je pense en toute honnêteté qu'il s'agit également du mois où j'ai le plus lu de ma vie, mais bon, étant donné que 70% de ces lectures consistaient en des articles universitaires et autres essais académiques - les joies du système universitaire anglo-saxon -, je vous épargnerai le détail de ce que j'ai pu en penser. (Sauf si vraiment, vous êtes passionnés par la question de la liberté religieuse dans la politique extérieure des Etats-Unis au cours des dix dernières années, auquel cas j'ai tout un tas de choses à vous raconter). 

Trêve de bavardage, voici mon avis sur les six lectures de ce mois-ci, avec de très, très belles découvertes :

Les deux coups de cœur du mois...
Jolis Jolis Monstres de Julien Dufresne-Lamy : un roman étourdissant, éblouissant, consacré aux destins successifs de deux drags-queens dans le New York des années 80, puis contemporain. Je vous en reparle très vite, mais vraiment, sachez-le : c'est incroyable.
Laëtitia ou la Fin des hommes d'Ivan Jablonka : une oeuvre dont je ne me suis en toute honnêteté toujours pas remise, et après laquelle j'ai eu besoin de plusieurs jours pour respirer, assimiler, comprendre ce que je venais de recevoir. Jablonka revient avec respect, justesse et exigence sur un fait divers qui a marqué le pays, l'époque, et sans doute même un peu plus que cela. Laissez-moi encore un peu de temps pour tout digérer, et on en reparle dans un article à venir.

J'ai adoré...
The Fact of a Body d'Alex Marzano-Lesnevich (L'Empreinte en VF) : un livre dont je n'ai cessé d'entendre parler des mois et des mois durant avant d'enfin me plonger dans ses pages. Le texte décrit d'une part l'enfance de son autrice, marquée par un tabou familial et un traumatisme horrifiant, d'autre part l'histoire d'un jeune homme condamné à mort pour le meurtre d'un petit garçon, mais aussi et surtout la rencontre entre la petite fille devenue jeune avocate et le prisonnier, et le trouble profond ressenti par cette dernière face à un individu qui va pour la première fois la faire douter de sa farouche opposition à la peine de mort. C'est dur, particulièrement dur, mais ô combien brillant, nécessaire, révélateur. 
Les Indifférents de Julien Dufresne-Lamy : encore une splendide découverte que ce roman, avec sa plume sensorielle, son histoire faussement discrète et indéniablement fracassante, son rythme implacable, son sens de la mémoire, sa capacité à saisir son lecteur par le col et quelques mots bien choisis. 
Je voudrais que la nuit me prenne d'Isabelle Desesquelles : un récit lent, mélancolique, de plus en plus glaçant au fur et à mesure que l'on se plonge dans ses méandres. Une histoire brève et terrible, lancinante comme une complainte, envoûtante comme une formule magique. C'est loin d'être une lecture facile, c'est loin d'être une lecture oubliable. 

Je suis mitigée...
Les Petits Garçons de Théodore Bourdeau : un roman qui démarre de façon assez prometteuse, mais se perd assez vite en ne parvenant pas à se détacher d'un certain académisme, d'un soin minutieux - si ce n'est tatillon - à tout faire "comme il faut", à donner des détails sur tout et souvent ce qui n'est pas nécessaire, à s'enfoncer dans de bonnes intentions. Une histoire qui aurait mérité plus de fantaisie et moins de formalisme. 

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