[Féminise ta culture #1] - 30 femmes (ou plus) qui font la culture
Bonjour à tous et toutes !
Le compte Instagram @feminisetaculture organise ce mois-ci un challenge nommé Féminise ta culture, qui consiste à poster chaque jour le nom d'une artiste, intellectuelle ou créatrice dans un domaine différent. J'ai eu l'idée de transposer ce challenge sur mon blog et de remanier certaines catégories (parce que pourquoi pas) pour partager avec vous les noms des 30 (ou plus) femmes que j'ai choisies. L'idée derrière ? Plus de diversité, une meilleure représentation, et toujours davantage d'inspiration. C'est parti donc pour la première partie d'un tour d'horizon éclectique, inspirant j'espère, auprès de grandes dames de la culture !
1 - Chanteuse
Jeanne Added, la meilleure personne. Bon, pour développer un peu, j'aime le calme et la maturité dont elle fait preuve depuis que sa carrière a commencé à décoller, sa façon de s'assumer, d'offrir sa sensibilité à son public de façon à la fois contagieuse et délicate. Bref, une très très chouette artiste.
2 - Actrice
C'est si impossiblement difficile. Mais il faut se résoudre à faire des choix :
Ellen Page : fantastique, fabuleuse actrice que j'ai découverte comme à peu près le monde entier dans Juno, qui m'y a bouleversée, et qui continue de le faire régulièrement depuis. Impossible de ne pas mentionner enfin son coming-out - une révélation qui était loin d'être une évidence il y a quelques années encore, et qui a eu, il me semble, un véritable impact en termes d'acceptation et de respect de l'homosexualité dans le cinéma, surtout féminine.
Hattie McDaniel : si son visage vous dit quelque chose, c'est parce qu'elle incarnait Minnie, la gouvernante de Scarlett O'Hara dans l'adaptation cinématographique d'Autant en emporte le vent... et parce qu'elle a été la première personne afro-américaine à recevoir un Oscar, en l'occurrence celui du meilleur rôle secondaire féminin. Mais, youpi, on était en 1940, à une époque pas franchement progressiste, et elle n'avait même pas le droit d'assister à la cérémonie pour cause de ségrégation raciale.
Top.
Et puis au-delà de ça, le film lui-même est carrément empreint de stéréotypes racistes, et Hattie McDaniel elle-même a déclaré plus tard dans sa carrière regretter le caractère caricatural du traitement de son personnage.
Susan Sarandon parce que cette femme est terriblement inspirante (petit lien vers l'une de ses interviews, sur Boomerang. Oui, je sais, je suis obsédée par Boomerang). Une actrice terriblement, terriblement douée, engagée, exigeante, bref, une sacrée artiste.
3 - Politicienne
Difficile de ne pas parler de Jacinda Ardern, la Première Ministre de Nouvelle-Zélande, pour ce qu'elle incarne, pour ce qu'elle porte. Seconde femme politique seulement à avoir été enceinte et à avoir accouché alors qu'elle était élue à la tête de son pays, elle a soufflé environ le monde entier pour l'humilité, la dignité et le respect dont elle a fait preuve il y a quelques mois, lors de l'attaque terroriste de Christchurch. Je suis loin d'être une experte en termes de politique néo-zélandaise et je ne me prononcerai donc pas sur son action politique en tant que telle, mais la figure d'Ardern en elle-même me paraît dans tous les cas éminemment inspirante.
4 - Sculptrice
Impossible de choisir ici : il y a évidemment la merveilleuse et troublante Camille Claudel (et au passage de sa biographie Une Femme écrite par Anne Delbée, dont vous pouvez lire ma chronique ici), mais aussi Niki de Saint-Phalle, que j'ai découverte un peu par hasard grâce à une activité d'art plastiques en CM2, et qui me poursuit gentiment depuis. J'aime sa fantaisie, sa part de noirceur aussi, son côté faussement léger et ludique, son éclectisme, sa productivité. Une oeuvre à découvrir de toute urgence.
5 - Autrice
Bon. Honnêtement, c'est épouvantable de me demander un choix pareil. Je vais me limiter à trois noms, mais sachez qu'il y a autant d'autrice que j'ai dû renoncer à citer que de fibres de mon corps consumées de regret.
Virginia Woolf : que dire, honnêtement ? Une femme prisonnière de ses peurs, de ses limites, de sa maladie, de son malheur. Mais malgré tout, plus que tout, surtout, une femme immensément talentueuse, immortelle, puissante. Commencez par Mrs Dalloway et A Room of One's Own, enchaînez avec la lecture du roman The Hours de Michael Cunnhingham ou son adaptation cinématographique. A lire, à dévorer, à partager.
Bon. Honnêtement, c'est épouvantable de me demander un choix pareil. Je vais me limiter à trois noms, mais sachez qu'il y a autant d'autrice que j'ai dû renoncer à citer que de fibres de mon corps consumées de regret.
Virginia Woolf : que dire, honnêtement ? Une femme prisonnière de ses peurs, de ses limites, de sa maladie, de son malheur. Mais malgré tout, plus que tout, surtout, une femme immensément talentueuse, immortelle, puissante. Commencez par Mrs Dalloway et A Room of One's Own, enchaînez avec la lecture du roman The Hours de Michael Cunnhingham ou son adaptation cinématographique. A lire, à dévorer, à partager.
Chimamanda Ngozie Adichie : la femme la plus adorable, vibrante et inspirante du monde environ (j'ai renoncé à tout sens de la mesure depuis que j'ai entamé cet article, navrée). Une écrivaine nigériane devenue assez connue en France comme à l'international pour son roman Americanah ou pour son essai Dear Ifemelu : A Feminist Manifesto
Sveltana Alexievitch : prix Nobel de littérature, activiste politique, a consacré des ouvrages à des thèmes toujours plus transversaux, tabous, essentiels, en vrac : le sort des femmes soldates de l'Armée Rouge pendant la Seconde Guerre mondiale dans La Guerre n'a pas visage de femme, des survivants de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl dans La Supplication, des soldats soviétiques envoyés sur le front afghan dans Les Cercueils de zinc, des habitants de l'URSS à la chute de celle-ci dans La Fin de l'homme rouge. Une femme qui prête sa plume aux autres. Une femme qui force le respect.
Sveltana Alexievitch : prix Nobel de littérature, activiste politique, a consacré des ouvrages à des thèmes toujours plus transversaux, tabous, essentiels, en vrac : le sort des femmes soldates de l'Armée Rouge pendant la Seconde Guerre mondiale dans La Guerre n'a pas visage de femme, des survivants de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl dans La Supplication, des soldats soviétiques envoyés sur le front afghan dans Les Cercueils de zinc, des habitants de l'URSS à la chute de celle-ci dans La Fin de l'homme rouge. Une femme qui prête sa plume aux autres. Une femme qui force le respect.
6 - Scientifique (sciences humaines)
Françoise Héritier : anthropologue et ethnologue, professeure au Collège de France, aux travaux extrêmement éclairants sur la façon dont la pensée masculine domine le monde intellectuel, intime, professionnel ou encore politique de façon plus ou moins visible et plus ou moins consciente. Et puis au-delà de ça, une sacrée femme, brillante, sensible, touchante.
Bon, allez, j'abuse, je vous donne un nouveau lien vers l'émission Boomerang. Mais promis, écoutez cette femme, ça dure une demi-heure et c'est fabuleux.
Bon, allez, j'abuse, je vous donne un nouveau lien vers l'émission Boomerang. Mais promis, écoutez cette femme, ça dure une demi-heure et c'est fabuleux.
7 - Poétesse
C'est. Si. Difficile. De. Choisir.
J'ai découvert il y a quelques mois Audre Lorde, qui se définissait elle-même comme "Noire, lesbienne, mère, guerrière, poétesse". Classe.
Quant à ce qu'elle écrit ? Je vous laisse juger.
Quant à ce qu'elle écrit ? Je vous laisse juger.
Impossible enfin de ne pas parler de Sylvia Plath : je n'ai hélas, infiniment hélas pas encore lu son roman The Bell Jar, mais j'ai pu lire certains de ses poèmes et bon sang, cette femme est douée. Avertissement cependant : c'est sombre. Vraiment, vraiment sombre. Cela dit, quand on s'intéresse à la vie de cette femme, émaillée de deuils, de pertes et de maladies, on comprend un peu mieux pourquoi. Une femme engagée, brillante, poignante.
8 - Humoriste
Hannah Gadsby : vous avez peut-être entendu parler d'elle grâce à son spectacle Nanette, disponible sur Netflix depuis quelques mois. Et si ce n'est pas le cas, honnêtement, prenez une heure de votre vie et filez le visionner. Croyez-moi, ce ne sera pas du temps perdu. C'est drôle, drôle et triste à en pleurer à la fois, furieux, constructif, brillant, tendre, intransigeant, nécessaire. C'est une femme qui souffre de ne jamais avoir eu le droit de se construire comme elle l'aurait souhaité, mais qui est enfin elle, forte, indépendante, admirable. C'est un condensé d'intelligence. Et puis c'est hilarant, admettons-le.
9 - Peintre
Emily Carr : peintre canadienne, Emily Carr a toujours été associée au Groupe des Sept, un mouvement de peinture particulièrement célébré au Canada - sans jamais y avoir été officiellement intégrée, parce que c'était une femme et que quand même faut pas exagérer.
Yes.
Emily Carr, qui n'a globalement jamais connu le succès de son vivant, a cela dit su développer son style propre, très à l'écoute de la nature environnante dans ce qu'elle a de plus sauvage et de plus intense. Elle était enfin particulièrement sensible au sort des Premières Nations autochtones, qui n'étaient pas vraiment très très respectées par les Canadiens d'origine européenne au XXème siècle (pour faire dans l'euphémisme), et nombre de ses tableaux rendent hommage aux traditions de ces populations. J'ai eu la chance de voir certains de ses tableaux à la Art Gallery of Ontario, à Toronto, et j'ai été particulièrement marquée par la première des trois œuvres que je vous montre ici, pour la richesse de ses couleurs, son côté solennel, mystique presque.
Admirez.
10 - CompositriceYes.
Emily Carr, qui n'a globalement jamais connu le succès de son vivant, a cela dit su développer son style propre, très à l'écoute de la nature environnante dans ce qu'elle a de plus sauvage et de plus intense. Elle était enfin particulièrement sensible au sort des Premières Nations autochtones, qui n'étaient pas vraiment très très respectées par les Canadiens d'origine européenne au XXème siècle (pour faire dans l'euphémisme), et nombre de ses tableaux rendent hommage aux traditions de ces populations. J'ai eu la chance de voir certains de ses tableaux à la Art Gallery of Ontario, à Toronto, et j'ai été particulièrement marquée par la première des trois œuvres que je vous montre ici, pour la richesse de ses couleurs, son côté solennel, mystique presque.
Admirez.
Je me suis amusée à faire une petite recherche sur la proportion de femmes parmi les compositeurs contemporains, parce que j'aime me faire du mal.
J'en ai eu pour mon grade.
1%. On est bien.
Germaine Tailleferre : première femme à avoir composé régulièrement pour le cinéma, elle a fait partie du Groupe des Six, un groupe de compositeurs du début du XXème siècle très influencé par Cocteau et Eric Satie. Satie a d'ailleurs décrit Tailleferre comme sa « sœur en musique ». Classe.
Rachel Portman : L'une des deux compositrices de film contemporaines les plus actives avec Anne Dudley. Plutôt prolifique, elle est à l'origine des bandes originales des films One Day, Chocolat, ou encore The Duchess. Elle a été la toute première femme à recevoir l'Oscar de la meilleure musique originale, en 1996, pour le film Emma de Douglas McGrath. Et personnellement, j'avoue sans honte qu'une petite écoute de We Had Today, ça me donne toujours de petits frissons.
Rendez-vous dans dix jours pour la deuxième partie de cette petite compilation !
Rendez-vous dans dix jours pour la deuxième partie de cette petite compilation !
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