Frangine de Marion Brunet — Chronique n°55

"Tu es trop jeune pour les regrets, et trop âgée pour penser que tu as tout ton temps."

Titre : Frangine
Auteur : Marion Brunet
Éditions : Sarbacane (collection Exprim')
Nombre de pages : 262
Résumé : Il faut que je vous dise...
J'aimerais annoncer que je suis le héros de cette histoire, mais ce serait faux. Je ne suis qu'un morceau du gâteau, même pas la cerise. Je suis un bout du tout, un quart de la famille. Laquelle est mon nid, mon univers depuis l'enfance, et mes racines, même coupées. 

Tandis que ma frangine découvrait 
le monde 
le cruel 
le normal 
et la guerre, 

ma mère et ma mère, chacune pour soi mais ensemble, vivaient de leur côté des heures délicates. 
C'est à moi que revient de conter nos quatre chemins. 
Comment comprendre, sinon ?


---------------------------------------------

J'ai acheté Frangine à Montreuil, n'ayant lu que des avis positifs à son sujet. Et je suis enchantée au-delà de toute espérance.

Frangine, c'est l'histoire de Joachim et Pauline. Un frère et une sœur. Leur particularité ? Ils ont deux mères au lieu d'un père et d'une mère. Ça ne les a jamais dérangés. Malheureusement, il n'en ira pas ainsi pour tout le monde...

Au début du roman, Pauline fait sa rentrée en Seconde. Auparavant, elle était scolarisée dans un petit collège où l'homosexualité de ses mères ne dérangeait personne, mais dans son lycée, elle se retrouve rapidement confrontée à l'hostilité de certains. Ses amis la laissent tomber, et elle devient la cible d'odieux chantages et d'un harcèlement permanent... 
Son grand frère, Joachim, voit bien que quelque chose ne va pas. Mais comment trouver les mots justes ? Comment aider sa sœur ?

L'auteure a parfaitement réussi à se mettre dans la peau de Joachim, en employant le langage familier propre à un adolescent de 17 ans, nous permettant de comprendre véritablement ce personnage. 
J'ai d'ailleurs trouvé ce choix de narrateur judicieux : on aurait pu penser que Pauline aurait fait une bonne narratrice, pour qu'elle puisse exprimer elle-même son mal-être, mais j'ai adoré suivre Joachim, voir son côté protecteur envers sa sœur, et surtout son désarroi face à l'état de Pauline. Il ne sait pas quoi faire pour qu'elle aille mieux, et c'est extrêmement touchant.

Joachim est très effacé au début du roman, on sent qu'il évite de trop parler de lui. Petit à petit, il prend de l'importance dans l'intrigue, jusqu'à ce que l'histoire devienne la sienne. J'ai adoré suivre cette évolution...
Joachim décrit également ses mères, leur relation, leur histoire. Tout n'est pas toujours rose dans leurs vies, et elles se sentent complètement impuissantes et ignorantes face à Pauline, qui refuse de parler de "ça".

Les personnages sont magnifiques, débordant d'amour les uns pour les autres... C'est le principal point fort de ce roman.

On n'a absolument aucune difficulté à rentrer dans le livre, d'une part grâce à l'intrigue très simple à comprendre, d'autre part grâce à la fluidité de la plume de Marion Brunet. Frangine est un roman que j'ai dévoré, je l'ai même emporté au lycée pour pouvoir lire un chapitre entre deux cours – non, je ne suis pas du tout excessive
Bien que ce livre soit court et que je l'ai lu en peu de temps, j'ai vraiment eu l'impression de le savourer... et même après l'avoir terminé, j'ai continué à y repenser, assez souvent... Ce n'est pas une lecture dénuée de sens, au contraire.

J'ai été horrifiée face à l'injustice de la situation, j'ai été émue, j'ai même ri... Frangine est  définitivement à lire, si ce n'est pas déjà fait !

Un roman fait réfléchir, notamment sur ce qui fait qu'une famille peut être considérée comme telle. Est-ce une histoire  de génétique ? Ou simplement de l'amour ? 
Il m'a complètement chamboulée et je le recommande à tous. Il aborde le sujet de l'homoparentalité tout en délicatesse, sans jamais devenir "trash". Un coup de cœur pour cette splendide leçon de vie.

Note attribuée : 10/10 : j'ai bien cherché des points négatifs, mais je n'en trouve pas !

Commentaires

  1. J'ai tellement envie de le lire, depuis longtemps, mais j'ai pas encore trouvé le temps :/
    Ta chronique donne trop envie en tout cas !

    RépondreSupprimer
  2. Ta chronique me donne bien envie de relire ce livre ^_^

    RépondreSupprimer
  3. Je l'avais adoré aussi *_* En fait j'ai adoré tous les livres de Marion Brunet que j'ai lu ^^ (bon ok, j'en ai lu que 2 mais quand même !)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je n'en ai lu que 2 aussi xD Mais je les ai tous les deux adorés *-* vivement le prochain !

      Supprimer
  4. J'ai beaucoup ce livre également. Une bien belle tribu :)

    RépondreSupprimer
  5. Je ne connaissais pas mais ce livre a l'air GENIAL !!! J'ai vraiment envie de le lire !
    Pauline

    RépondreSupprimer
  6. Ce roman est vraiment touchant, j'adore la plume de l'auteur :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, j'adore aussi la façon unique qu'elle a d'écrire... :)

      Supprimer
  7. Dis!!! Tu me le prêtes? Comme ça s'il me plait je l'achète!!!! :D (ceci est un sourire angélique, innocent et suppliant au cas où tu ne l'aurais pas remarqué...)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Caroline Dayraut, étant donnée votre position géographique actuelle, je me retrouve dans l'impossibilité de vous prêter cet ouvrage, à mon plus grand regret. Cordialement.

      Supprimer
    2. Je ne tolérerais pas ce "Cordialement". Je suis une femme, vous pouvez donc me dire "Je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments les plus respectueux". Et tu sais, il y a quelque chose qui s'appelle un avion. Et dans lequel je serai en février. A ce moment-là, tu pourras? :D

      Supprimer
    3. Je vous avouerai que j'ai mis le cordialement exprès pour vous énerver. Je vous prie donc d'agréer en l'expression de mes sentiments les plus distingués et respectueux.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Pourquoi faire un film en noir et blanc en 2021 ? [Capucinéphile]

La Disparition de Stephanie Mailer de Joël Dicker - Chronique n°426

Une Femme d'Anne Delbée - Chronique n°427

J'avoue que j'ai vécu de Pablo Neruda - Chronique n°517

À la place du cœur d'Arnaud Cathrine — Chronique n°241