Les Insoumis d'Alexandra Bracken — Chronique n°49

"Il ne m'avait pas fallu une journée pour comprendre que la haine et la terreur forment des cercles et se nourissent l'une de l'autre."

Titre : Les Insoumis, tome 1
Auteur : Alexandra Bracken
Genre : Dystopie | Post-Apocalyptique | Paranormal
Éditions : La Martinière Jeunesse
Nombre de pages : 506
Résumé : Dans un futur proche, les adolescents ont été décimés par un virus inconnu. Les survivants, dotés de pouvoirs psychiques incontrôlables, sont classés par couleurs en fonction du danger qu'ils représentent et parqués dans des camps.
Ruby et quelques autres refusent cette fatalité et s'enfuient. Échapperont-ils à leurs poursuivants ? Et surtout, parviendront-ils à maîtriser leurs pouvoirs sans perdre leur âme ?

-------------------------------------------------

Cela faisait presque un an et demi que le premier tome des Insoumis traînait dans les bas-fonds de ma PAL. J'ai enfin décidé de l'en sortir définitivement, après avoir à de nombreuses reprises lu les premiers chapitres... sans poursuivre.

Et je ne le regrette pas !

Suite à un virus incurable, la quasi-totalité des jeunes adolescents a disparu. Seuls quelques -uns ont survécu. Cependant, on découvre qu'ils ont développé des aptitudes psychiques hors du commun... et dangereuses. On décide alors de les parquer dans des camps, inquiets des désastres qu'ils pourraient produire, ou bien d'éventuelles rébellions. Les jeunes, qui forment désormais la génération Psi, sont classés par couleurs en fonction de leurs pouvoirs. 
Ruby fait donc partie de ces prisonniers, depuis ses dix ans. À son arrivée au camp, comprenant qu'il valait mieux ne pas faire partie des Rouges, des Oranges ou des Jaunes, elle a réussi à faire croire qu'elle n'était qu'une Verte, une catégorie inoffensive. Les conditions de vie et le traitement psychologique qu'on lui inflige sont atroces, mais elle les endure sans protester. Alors qu'on est sur le point de la démasquer, elle va trouver le moyen de fuir...

Je suis donc partie sans trop savoir à quoi m'attendre : j'espérais surtout réussir à dépasser le cap des 50 pages ! Et j'y suis parvenue. En fait, j'ai lu ce roman rapidement, mais surtout à partir des deux-tiers environ, à partir desquels il m'a été impossible de passer à autre chose (j'ai dû sacrifier quelques heures de sommeil)

Le cadre se pose très doucement. Le gros premier tiers du roman est très introductif. On grappille petit à petit des informations sur les camps, sur les Psi et leurs pouvoirs... C'était toujours une satisfaction d'en apprendre plus sur cet univers terrifiant ! Tout cela en suivant Ruby, même si elle est très effacée dans cette partie. Son prénom n'est mentionné que deux ou trois fois !
Puis vient une partie qui peut sembler un peu répétitive...  Malgré un rythme effréné, elle paraît parfois un peu longue, mais elle est nécessaire, puisqu'il s'agit du récit d'une quête d'une importance primordiale !
Et enfin, on arrive au passage addictif. Les pages défilent, les rebondissements s'enchaînent, la peur et l'angoisse que ressent Ruby nous assaillent... Jusqu'au dénouement. Qui m'a (presque) fait hurler de frustration. Qui nous incite de façon extrême à lire la suite. Dans les délais les plus courts.

Ruby, l'héroïne, est un personnage que j'ai adoré. Je m'y suis beaucoup attachée. Pourtant, au départ, ce n'était pas exactement ça : elle ne parle pas, est complètement refermée sur elle-même... Mais au fur et à mesure des chapitres, elle évolue profondément, passant par des phases de doute, de colère... Jusqu'à ce qu'elle arrive enfin à trouver confiance en elle-même. 
En la découvrant, je pensais que j'aurais souvent envie de la frapper. Pas du tout. Je l'ai entièrement comprise, je m'identifiais souvent à elle, je ressentais les mêmes émotions qu'elle...

Les autres personnages sont également une réussite. Je ne vous en dévoile pas trop, parce que vous n'êtes pas encore censés les connaître, mais je les ai trouvés très riches, tous très intéressants... Chacune de leurs confrontations ou simples discussions avec l'héroïne, Ruby, me permettait d'en découvrir un peu plus sur eux, toujours petit à petit. 
Zu est une de mes préférées, très touchante.
Un personnage en particulier, qui apparaît bien plus tardivement dans le roman, m'a semblé particulièrement intéressant, même si j'ai tout de suite compris ses intentions (que voulez-vous, j'ai une intelligence supérieure. Je n'y peux rien). 
J'aime beaucoup les méchants, en général (par exemple Warner, de la trilogie Insaisissable de Tahereh Mafi. Je l'adore). 

Les Insoumis est un livre que je verrais parfaitement adapté au cinéma ! Je ne sais pas comment expliquer cela, mais quelque chose dans l'écriture de l'auteur me faisait vraiment voir les décors, les personnages... j'étais dans l'ambiance ! Je voyais tout à travers les yeux de Ruby... Les lieux changent souvent et sont bien décrits. Tout pour un bon film, je vous dis. Et même de nombreuses références musicales parsemées dans tout le roman pour la bande-son !

L'écriture de l'auteur justement... Sa plume est de qualité, elle retranscrit très bien les diverses émotions qui tourmentent les héros de cette histoire ! 
Il ne faut pas être terrifié par les 500 pages de ce roman imposant, elles s'enchaînent avec fluidité (sauf à quelques passages... mais je me répète). 

Un petit mot sur le livre-objet : j'ai été fascinée par la quatrième de couverture. J'ai passé beaucoup de temps à l'admirer dans ses moindres détails. C'est grave, Docteur ? Sinon, j'ai beaucoup aimé le design, surtout le dos, qui rend vraiment bien dans une bibliothèque. Et qui rendrait encore mieux si j'avais le deuxième tome avec moi – message subliminal au Père Noël.

Je conseille donc Les Insoumis, une lecture qui m'a captivée et fait voyager ! Une excellente dystopie (sur un fond post-apocalyptique et paranormal... tout ce que j'aime), qui ravira les fans du genre... et pourquoi pas ceux qui ont un peu plus de mal ! 
Note attribuée : 9/10 : une réussite ! Pas loin du coup de cœur... ce sera sans doute pour la suite, qui s'annonce sombre, très sombre... Comme j'aime.

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Pourquoi faire un film en noir et blanc en 2021 ? [Capucinéphile]

La Disparition de Stephanie Mailer de Joël Dicker - Chronique n°426

Une Femme d'Anne Delbée - Chronique n°427

J'avoue que j'ai vécu de Pablo Neruda - Chronique n°517

À la place du cœur d'Arnaud Cathrine — Chronique n°241