Les Géants de Benoît Minville — Chronique n°44


"Le bonheur, ça court pas les rues : brûle un cierge et passe à autre chose."

Titre : Les Géants
Auteur : Benoît Minville
Genre : Realistic Fiction
Éditions : Sarbacane
Nombre de pages : 288
Résumé : Ça se passe sur la côte Basque. 
Les Géants, ce sont eux :
Deux familles, un clan qui se serre les coudes depuis toujours. Les parents, ouvriers et pêcheurs, gardent la tête haute. Leurs fils ont le surf pour vocation. Peu ou pas d'horizon.
Et soudain, la vague arrive :
César, le grand-père, revient. Il a passé 20 ans en prison ; tout ce temps, on a fait croire qu'il était mort... et il a des comptes à régler.
De lours secrets à déterrer.

--------------------------------------------------------

Je remercie les Éditions Sarbacane pour cet envoi !

C'est l'histoire de Marius, presque 20 ans. Sa famille et celle de son meilleur ami, Estéban, sont très proches depuis toujours, elles forment un véritable clan. Tout n'est pas parfait dans leurs vies, Marius n'a pas d'emploi stable et rêve d'ailleurs, mais ils s'en contentent. Pour l'instant, tout va bien.
Car un grand-père mafieux dont Marius et sa sœur Alma ignoraient totalement l'existence, va ressurgir dans leurs vies. Et il va tout remettre en cause.

Je suis encore envoûtée par ce livre. Le cadre idyllique de la côte basque est si réaliste et bien décrit que je m'y croyais, par moments, m'imaginant le bruit des vagues et la chaleur du soleil... Avant d'atterrir de nouveau dans la pluie glacée de novembre.

Les personnages sont extrêmement travaillés. Grâce à une narration à la troisième personne, on arrive à avoir le point de vue de chacun d'entre eux, certains plus que d'autres, par exemple Marius, le héros de l'histoire. 
Les membres de ce clan ont chacun une personnalité marquée et très bien rendue. Je les ai tous trouvés touchants : Alma, la petite sœur que Marius surprotège, Marius justement, si juste dans ses réactions violentes et sa frustration, Ban, Bart, même César, le grand-père intimidant et mystérieux... Les deux couples de parents sont très vrais. Avec leurs craintes, leurs angoisses, leur amour pour leurs enfants... 
Une vraie réussite pour les personnages.

Je n'ai pas lu le premier roman de Benoît Minville, Je suis sa fille, il s'agissait donc d'une découverte pour moi ! J'ai beaucoup aimé son écriture, que j'ai encore une fois trouvée très juste et authentique. Les personnages parlent comme ils le feraient dans la réalité... Et même avec des dialogues familiers, sa plume reste élégante.

J'ai aimé la tournure que prenait l'histoire, la lente dégringolade, que l'on sent se préparer dès le début... J'ai beaucoup aimé l'image de la vague évoquée dans le résumé de l'éditeur : non seulement elle rappelle le surf, la passion qui unit Estéban et Marius, mais elle correspond bien à cette intrigue... On l'entend gronder, on s'y prépare, puis elle déferle, détruisant tout sur son passage.

Tout au long du roman, à côté du retour de César qui va avoir des conséquences terribles, on est confronté aux difficultés relationnelles, financières ou autres des personnages principaux. Tout sonne juste (je sais, ce doit être la quatrième fois que je le répète). Les Géants est un livre vraiment riche.

J'ai trouvé ce roman très subtil, en même temps tendre, violent, plein d'émotions brutes... Je ne peux que m'incliner devant le talent de l'auteur !

Note attribuée : 9/10 : on a frôlé le coup de cœur !


Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Pourquoi faire un film en noir et blanc en 2021 ? [Capucinéphile]

La Disparition de Stephanie Mailer de Joël Dicker - Chronique n°426

Une Femme d'Anne Delbée - Chronique n°427

J'avoue que j'ai vécu de Pablo Neruda - Chronique n°517

À la place du cœur d'Arnaud Cathrine — Chronique n°241