Why We Came To The City de Kristopher Jansma - Chronique n°443

Titre : Why We Came To The City
Auteur : Kristopher Jansma
Editions : Penguin Books
Genre : Contemporain
Lu en : anglais
Nombre de pages : 426
Résumé : December, 2008. A heavy snowstorm is blowing through Manhattan and the economy is on the brink of collapse, but none of that matters to a handful of guests at a posh holiday party. Five years after their college graduation, the fiercely devoted friends at the heart of this richly absorbing novel remain as inseparable as ever: editor and social butterfly Sara Sherman, her troubled astronomer boyfriend George Murphy, loudmouth poet Jacob Blaumann, classics major turned investment banker William Cho, and Irene Richmond, an enchanting artist with an inscrutable past.


Amid cheerful revelry and free-flowing champagne, the friends toast themselves and the new year ahead—a year that holds many surprises in store. They must navigate ever-shifting relationships with the city and with one another, determined to push onward in pursuit of their precarious dreams. And when a devastating blow brings their momentum to a halt, the group is forced to reexamine their aspirations and chart new paths through unexpected losses.


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Existe également en français

Titre : New York Odyssée
Editions : Le Livre de Poche 
Résumé : Irene, Jacob, William, George et Sara, inséparables depuis l’université, viennent de s’installer à New York. Ils ont vingt-cinq ans, sillonnent la ville, naviguent entre fêtes et premiers jobs. Mais la maladie d’Irene bouleverse tout et donne une direction nouvelle à leur existence.

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It's always been the four of them.
Or at least, it's been the four of them for many, many years now.
There's the artist, the poet, the scientist and the editor.
There's the dreamy one, the tortured one, the lost one and the driven one. 
There's their shared past, their common present, and their blurry future.

And of course, all around them, within them, there's the city.
The city gives them purpose, the city gives them fuel, the city gives them remorse and dreams. 


The city keeps them alive and drives them crazy.

And so it begins.
The months go by, the college memories fade away, adulthood pushes them into a succession of hopes and fears and pressures. 
And then everything crashes.

This is certainly a book that will deeply move other readers. Although it didn't for me.

It actually started very, very well for me, but from a certain point, I just found I lacked the necessary connection with the characters. I appreciated the author's ideas, his writing, and mostly the way he describes the city, and even the way it gives life to it. As a really passionate Parisian myself, I very often find myself writing about my city and even building entire stories around it, so that kind of personalization deeply spoke to me.

Moreover, the story involves a lot of literature, poetry, and generally speaking celebrate the paper art can play in our lives, mostly in quite a clichéed way, but at times really thoughtfully and creatively. 


However, as I already wrote it, the book doesn't reach its full potential, despite its "climax", which could have been a real turning-point. I didn't connect to the characters, I didn't feel them within me, I didn't resonate as much as I would have wished to with what they went through. Don't get me wrong: Why We Came to the City is a well-crafted, sincere and quite delicate novel, but not a life-altering one. It is above what you may generally find in the "contemporary / getting into adulthood" genre - if there is such a genre -,  but I don't believe it will stick with you, teach you life lessons or make you sob for hours. It might, and that would be great for you, but I cannot guarantee it.

Why We Came To The City was incredibly smooth and easy to read, truly moving at some points, and was definitely willing, but it lacked something to become memorable to me. I will remember the three "transition" passages, full of aphorisms, metaphors and celebration sthat were real poetry to me, and I might even reread The Odyssey thanks to Jacob's devotion to it. 


But I wasn't there with them.
I didn't reach the city. 
That's the only thing I regret about this book.

(Also, did any member of the publishing house actually read the book? If so, how come William ended up in the summary as a "true" member of the group even though he did nothing more than talk to the four others twice during college?)

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Ils ont toujours été là les uns pour les autres.
Ou du moins, depuis des années, depuis qu'ils ont commencé à prendre conscience du temps qui passe pour eux. 
Il y a l'artiste, le poète, le scientifique et la rédactrice.
Il y a la rêveuse, le torturé, l'égaré et la passionnée.
Il y a leur passé commun, leur présent partagé et leur futur incertain.

Et bien sûr, tout autour d'eux, en leur propre sein, il y a la ville.
La ville leur donne du sens, la ville leur donne l'impulsion dont ils ont besoin pour vivre, la ville leur donne des remords et les rêves fous dont ils ont besoin pour s'oublier. 

La ville les maintient en vie et les rend fous. 

Et c'est comme ça que tout commence.
Les mois s'envolent, les souvenirs d'université s'effacent doucement, les obligations de l'âge adulte les poussent dans une série de craintes, de projets et d'espoirs.
Et puis tout s'effondre.

Ca en touchera sûrement beaucoup, ça en bouleversa peut-être même. Mais ce ne sera pas mon cas.

Tout a très bien commencé pourtant : les premiers chapitres sont d'une efficacité fulgurante dans leur exposition, et on n'a d'autre choix que de se laisser emporter par cette fameuse "odyssée des temps modernes", mais vient un cap où l'on attend une certaine émotion, qui n'est malheureusement jamais atteinte. L'intention, les idées, l'écriture de l'auteur sont plus qu'appréciables, mais il nous manque ce lien, cette empathie, cette compréhension profonde avec les personnages qu'il nous présente. Cela n'empêche en rien de savourer les qualités littéraires du livre, et notamment cette attention portée par la ville, "personnage à part entière du roman" même si cette expression est cruellement galvaudée. New York s'impose, évolue, existe en réalité aux côtés des personnages, pour et par eux. Et en tant que Parisienne qui se respecte, ça me parle.

Le roman déploie aussi toute une réflexion à la littérature, la poésie, l'art en général, au rôle de réconfortant, de moteur, de blocage qu'il peut remplir pour chacun selon l'instant de la vie auquel on se place. C'est aussi un peu usé comme perspective, mais c'est fait avec tellement de sincérité qu'on se laisse emporter sans protester, d'autant plus que les trois passages de "transition" qui émaillent le livre - vous verrez de quoi je parle si vous le lisez - sont d'une intensité et d'un pouvoir évocateur remarquables. 

Mais comme je l'ai déjà écrit, le livre rate le coche à un moment donné. On aurait voulu un "climax", un pic d'angoisse, une tension, que quelque chose se brise, se révèle, et il y a certes un événement fort, quelque chose après quoi rien n'est censé être comme avant, mais c'est en réalité le passage qui révèle le problème majeur du livre.
Le lecteur n'est pas là.
Il n'est pas auprès des quatre personnages, il n'est pas dans la ville, il comprend rationnellement ce que traverse le quatuor, il se sent peut-être même plein de compassion, mais il ne ressent pas. Il ne les ressent pas. 
On ne résonne pas avec eux.

Why We Came To The City ou New York Odyssée reste un roman bien ficelé, débordant de bonnes intentions, et qui reste plutôt au-dessus de ce qu'on peut globalement trouver dans le genre "roman d'apprentissage contemporain", mais il manque de ce petit quelque chose qui aurait pu le rendre mémorable. Il a des fulgurances, quelques instants de véritable poésie, des aphorismes qui frappent fort et des passages qui coulent de source, mais j'ai peur de ne pas être en mesure d'emporter ce texte et ces personnages avec moi, sur le long terme, comme j'aurais aimé le faire. 

Je retiendrai la ville, je retiendrai les rêves un peu fous, je retiendrai L'Odyssée qui fait tant vibrer Jacob et je la relirai même peut-être.

Mais je n'étais pas là.
Je n'ai jamais atteint the city
C'est bien là mon regret.

(Au fait, quelqu'un dans l'équipe éditoriale a-t-il lu ce livre ? Si oui, comment se fait-il que toutes les éditions parlent de William dans leur résumé comme d'un membre à part entière de la bande d'amis alors qu'il interagit avec eux littéralement deux fois pendant leurs quatre ans de fac ?)





Commentaires

  1. On en parle d'une telle différence de beauté entre la couverture VO et la couverture VF ou pas ? HAHA

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  2. Malheureusement je crois que ça se passe de mots haha

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