Midnight at the Electric de Jodi Lynn Anderson - Chronique n°342

Titre : Midnight at the Electric
Auteure : Jodi Lynn Anderson
Genre : Science-fiction | Historique
Editions : HarperTeen
Lu en : anglais
Nombre de pages : 258
Résumé : Kansas, 2065. Adri has secured a slot as a Colonist—one of the lucky few handpicked to live on Mars. But weeks before launch, she discovers the journal of a girl who lived in her house over a hundred years ago, and is immediately drawn into the mystery surrounding her fate. While Adri knows she must focus on the mission ahead, she becomes captivated by a life that’s been lost in time…and how it might be inextricably tied to her own. 

Oklahoma, 1934. Amidst the fear and uncertainty of the Dust Bowl, Catherine fantasizes about her family’s farmhand, and longs for the immortality promised by a professor at a traveling show called the Electric. But as her family’s situation becomes more dire—and the suffocating dust threatens her sister’s life—Catherine must find the courage to sacrifice everything she loves in order to save the one person she loves most. 
England, 1919. In the recovery following the First World War, Lenore struggles with her grief for her brother, a fallen British soldier, and plans to sail to America in pursuit of a childhood friend. But even if she makes it that far, will her friend be the person she remembers, and the one who can bring her back to herself? 


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Kansas, 2065. Adri s'est fait une place parmi les Colons - ces rares chanceux minutieusement choisis pour vivre sur Mars. Mais à quelques semaines du décollage, elle découvre le journal intime d'une jeune fille ayant vécu dans la même maison qu'elle il y a plus d'un siècle, et est immédiatement attirée par le mystère qui plane au-dessus de son destin. Adri a beau savoir qu'elle devrait avant tout se concentrer sur la mission qui approche, elle devient captivée par cette vie perdue dans les méandres du temps... et comment elle pourrait être inextricablement liée à la sienne. 
Oklahoma, 1934. Plongée dans la peur et l'incertitude du Dust Bowl, Catherine fantasme sur l'ouvrier agricole de sa famille, et se languit de l'immortalité promise par un professeur à une attraction ambulante appelée l'Electrique. Mais alors que la situation de sa famille se fait plus rude encore, et que la poussière suffocante met en danger la vie de sa soeur, Catherine doit trouver le courage de sacrifier tout ce qu'elle aime pour sauver la personne à laquelle elle tient le plus.
Angleterre, 1919. Pendant l'ère de reconstruction qui suit la Première Guerre Mondiale, Lenore peine à se remettre de la perte de son frère, un soldat britannique tombé au champ d'honneur, et prévoit d'embarquer pour l'Amérique à la poursuite d'une amie d'enfance. Mais quand bien même elle parviendrait à destination, son amie sera-t-elle bien la personne dont-elle se souvient, et celle qui pourrait l'aider à redevenir elle-même ? 

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This book is a slow one, but in the very best meaning of the term. It is not slow in the sense that is is boring, absolutely not, but in the sense that it manages to create a deeply immersive and seizing atmosphere of melancholy, a reflexive tone, in a quite unique and bittersweet way. 

Midnight at the Electric is the union of three completely different paths in a subtle way, through the journal and the letters Adri is led to find days before her launch to a whole new planet. 
Three young girls at different times, places, ages. But a shared thirst for leaving and finding themselves, as well as the fear of threatening their own identity. Who do they want to be? What will they let behind them? What do they want to be their priority? 
Family? Love? Loyalty? Adventure? 

These three voices complete and emphasize each other, focusing on the narrators' feelings rather than their contexts. If you're expecting a true science-fiction or historical novel, there is a high probability you will be disappointed... The three heroines are simply and beautifully telling a story about humanity, identity, growing up and hesitating between looking back or ahead to the future. It is about jeopardizing everything you ever possessed in order to live the life you feel appealed by. Without any stereotypes or predictable thoughts, the author manages during 250 pages or so to create a highly enjoyable moment of introspection. After closing the book, there are chances the characters and their stories will stick with you... just the lessons their journeys might teach you.

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Ce livre est lent. Mais dans le meilleur des sens que peut avoir le terme "lent".
Il n'est pas lent dans le sens où on s'effondre d'ennui en espérant un minuscule rebondissement pour susciter de l'intérêt, loin de là, mais dans le sens où il parvient à créer une atmosphère mélancolique, emplie d'introspection, un ton doux-amer et réflexif, sans pesanteur, mais tout en immersion. 

Midnight at the Electric unit de façon aussi subtile que fascinante trois destins qui n'ont a priori rien à voir, mais sans se conclure dans le fracas d'une révélation aussi peu crédible que décevante. Bien au contraire, c'est un lien délicat qui se dessine entre ces trois voix, toutes aux prises avec le regret et la peur, qui se préparent à quitter tout ce qu'elles avaient connu par envie de vivre plus. De vivre bien
Adri, qui ne s'est jamais vraiment sentie vivante sur cette Terre où elle n'a de lien avec personne.
Catherine, qui sent la vie la quitter tout comme elle quitte sa sœur malade.
Lenore, tout à sa douleur que son frère ait perdu la sienne et que sa meilleure amie soit partie la mener sans penser à elle. 
La première qui trouve le journal de la seconde, qui avait elle-même mis les mains sur les lettres de la troisième.
Trois époques, trois âges, trois lieux, mais une seule et même réflexion fascinante et toujours parlante, qui interroge les priorités de chacune, leur identité. Qui veulent-elles devenir et rester ? Quel héritage veulent-elles laisser derrière elles ? Que placer avant tout le reste ? 

Chacun de ces trois témoignages complète et intensifie les autres, avec un accent placé sur le ressenti de chaque personnage plutôt que sur leur situation. Ce n'est pas tant le contexte de science-fiction ou d'historique qui compte, mais bien l'intemporalité de leurs dilemmes. Attention, il ne faut pas comprendre par là qu'il n'y a aucune atmosphère marquante dans le roman, bien au contraire, c'est toute une ambiance qui imprègne le lecteur et continue à le hanter bien après avoir terminé ce récit. 
C'est une histoire d'humanité, de passage à l'âge adulte, d'hésitation entre regarder en arrière ou en avant, tourné vers l'avenir. C'est une succession douce et juste de réflexions dénuées de tout stéréotype ou caractère téléphoné.
C'est triste, parfois, plein d'espoir, beaucoup.
C'est beau, tout simplement. 








Commentaires

  1. Ca me fait penser à Phobos, est-ce que ça se ressent beaucoup dans le livre ? Parce qu'il me tente vraiment pour le coup !

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