Quels films regarder en temps de confinement ? [Littératurpitudes]

Bonjour à tous et toutes !

Comme vous le savez, la lecture n'est pas mon unique vice, et cela fait quelques années déjà que j'explore avec délices une autre de mes grandes passions, le cinéma. Alors après mes dernières recommandations littéraires pour faire passer un peu plus vite ces douloureuses semaines de confinement, voici quelques petites pépites cinématographiques du même calibre, certaines complètement dans le thème apocalyptique/chaotique pour ceux et celles qui aiment bien comme moi se faire (juste un peu) violence, et d'autres au contraire vraiment légers, vraiment détachés de tout ce bazar, vraiment là pour vous apaiser et vous faire penser à autre chose. A vos écrans !

Sélection de quelques films, édition spéciale COVID-19 (uniquement si vous avez vraiment envie de reprendre une dose d'histoires de confinement, de survie, de zombis, de virus et d'hôpitaux)
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Shaun of the Dead d'Edgar Wright : le meilleur film de zombies de tous les temps à mon humble avis (j'assume tout), l'histoire d'un loser complet propulsé bien malgré lui à la tête d'un petit groupe d'humains déterminés à survivre à l'apocalypse zombi qui s'est abattue sur eux. 
Devant La Nuit des Morts-Vivants, Dernier Train pour Busan, ou encore Celle qui avait tous les dons, Shaun of the Dead offre deux heures de long-métrage incomparable, à la fois fantastique comédie à l'humour british complètement absurdiste (un délice), divertissement redoutablement efficace et excellent moment de cinéma maîtrisé par Edgar Wright, réalisateur aux multiples films survoltés et passionnants (comme Baby Driver que j'adore et que je défendrai corps et âme autant qu'il le faudra). A découvrir sans hésiter !
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Into the Forest de Patricia Rozema : le roman Into the Forest était déjà dans ma liste de livres, il n'est donc pas étonnant que sa très réussie adaptation cinématographique y figure aussi. Au-delà de son fabuleux duo d'actrices principales (Ellen Page 💖), le film se démarque par sa réalisation sombre, son atmosphère oppressante, sa sublime utilisation de la nature, de la lumière, la façon dont il aborde la nouvelle "routine" post-apocalyptique de ses héroïnes, dans tout ce qu'elle peut avoir d'angoissant comme de réparateur. Fabuleux.
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Rear Window/Fenêtre sur Cour d'Alfred Hitchcock : LE film le plus adapté à nos quotidiens d'hamsters en cage, puisque le héros de ce polar est lui-même bloqué dans son fauteuil chez lui après s'être cassé la jambe, et n'a pour seule possibilité de sortie que la contemplation de la vie des habitants de l'immeuble en face du sien. James Stewart, voyeur agaçant et commentateur attendrissant passe donc le plus clair de ses journées à scruter des vies autres que la sienne, jusqu'à être confronté à une série d'événements inquiétants, qui le poussent à se demander si une sordide affaire n'est pas en train de se nouer sous ses yeux, là, à travers sa fenêtre... 
Grand grand classique hitchcockien, parfait pour vous plonger dans l'oeuvre du maître si celle-ci vous est encore inconnue !
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Dans la Brume de Daniel Roby : gros plaisir (coupable ?) d'amatrice de science-fiction que de voir arriver en salles cet OVNI, film de genre pur jus, une catégorie souvent délaissée ces dernières années par le cinéma français, qui commence petit à petit à revenir sur le devant de la scène à ma grande joie. Le postulat de Dans la Brume est plus qu'alléchant, puisque le film décrit le déferlement d'une vague de brume toxique sur la capitale, confinant (oups) chez eux les rares survivants (concrètement, ceux qui ont pu se réfugier aux étages les plus élevés de leurs immeubles). On suit un couple déterminé à sauver la vie de sa fille unique, adolescente atteinte d'une maladie rare l'empêchant de vivre à l'air libre. C'est palpitant, ça se déguste avec délices, avec quelques petits soucis de justesse du jeu tout de même du côté d'Olga Kurylenko, mais le tout prend quand même diablement bien, et je ne saurais trop vous encourager à soutenir ce genre d'initiative dans le paysage cinématographique français.
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Dernier Train pour Busan de Yeon Sang-Ho : certes, je viens de le placer en-dessous de Shaun of the Dead, mais ce n'est pas une raison pour autant de passer à côté de cette petite pépite d'anticipation, projection hyper-réaliste et plus que saisissante vers une invasion zombie d'autant plus terrifiante que les infectés ont la vitesse moyenne d'une panthère déchaînée. On suit la propagation terrifiante du virus zombi dans un train rempli de civils tout à fait sans histoires, brusquement tous susceptibles de devenir les assassins les plus sanguinaires possibles et imaginables. C'est bourré de fulgurances et de belles idées de réa, c'est captivant, crispant, et même poignant (il est pourtant souvent difficile de toucher sincèrement le spectateur dans ce genre d'histoires sur-dynamiques, mais ici, force est d'admettre que ça fonctionne).
HIPPOCRATE (2014) - Film - Cinoche.com
Hippocrate de Thomas Lilti : fabuleuse pépite que ce film qui, dès 2014, alertait sur la dégradation des conditions de soins dans le milieu hospitalier français. Un film à la fois quasi-documentaire, mais aussi empreint de cette sensibilité dont on devine qu'elle provient directement de la patte du réalisateur, médecin lui-même, à la fois déçu, plein d'espoir, engagé, révolté. C'est un film qui se fait une place dans le coeur du spectateur sans fracas, un enchaînement de scènes d'autant plus convaincantes qu'on les devine véridiques, avec un scénario très bien structuré (c'est toujours un défi que de trouver un équilibre dans un film choral dans celui-ci) et des dialogues bien incisifs comme on les aime.

Jude Law, Matt Damon, Laurence Fishburne, Gwyneth Paltrow, Kate Winslet, and Marion Cotillard in Contagion (2011)
Contagion de Steven Soderbergh : bon, celui-ci, pour le coup, tout le monde l'a déjà vu sur Netflix - c'est d'ailleurs ce qui a fini par me décider à le regarder, sans trop de conviction. Eh bien si vous faites partie comme moi des derniers sceptiques, n'hésitez pas un instant de plus à vous lancer - à condition encore une fois que vous ne soyez pas déjà en train de batailler contre tout un tas d'angoisses tout à fait légitimes au sujet de la pandémie actuelle, auquel cas, bon, vous aurez tout le temps de regarder ce film d'ici quelques mois. 
On retient la photo sublime, le jeu d'acteurs irréprochable (je dois avouer que je ne m'attendais pas à être à ce point frappée par Matt Damon, que je savais doué, mais qui ne m'avait jamais touchée à ce point), le rythme implacable et le très solide fond théorique sur lequel se repose le scénario. C'est très réfléchi, pédagogique, convaincant de bout en bout, bref, une grande réussite.

Film bourré de bons sentiments pour retrouver foi en l'univers (là on est dans l'évasion totale et l'absence revendiquée de tout virus respiratoire)
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The Shawshank Redemption/Les Evadés : déjà, il y a Morgan Freeman en rôle principal. C'est toujours une bonne façon de commencer. 
Ensuite, il y a des histoires de rédemption, d'amitié, de fidélité, d'incarcération, de liberté, de crime et de châtiment ,de foi en l'espèce humaine.  Et c'est toujours une bonne façon de dérouler un long-métrage.
Enfin, il y a ce parcours si particulier d'un film qui a à l'origine complètement bidé lors de sa première sortie au cinéma, avant de devenir un objet culte après avoir été diffusé dans les vidéoclubs, pour finalement avoir droit à une seconde sortie en salles où il a enfin conquis la critique comme le public. Les Evadés, film le mieux noté du site IMDB (l'équivalent américain de notre Allociné, grosse référence en termes de référencement de films), offre une épopée assez mémorable, sans être non plus un film iconique pour ma part, mais qui mérite amplement d'être vu, pour son ambition, sa sincérité, et son côté old-school American movie dont on a tellement besoin pour souffler et s'élever un peu.
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Good Will Hunting/Will Hunting de Gus Van Sant : l'histoire d'un jeune homme blessé, sans passé ni avenir, petit à petit poussé par un psychologue dévoué à s'ouvrir et à embrasser tout son potentiel. Ca parle beaucoup, ça pleure un peu, ça touche, surtout. Un peu tire-larmes pour certains, fabuleusement touchant pour d'autres, en tout cas une très belle oeuvre remarquable dans ses échanges entre ses deux acteurs principaux, qui vous plongera dans une méditation appréciative à propos de la vie, de sa beauté, de ses obstacles, tout ça, bref, le genre de transe pseudo-métaphysique dont on a sûrement tous et toutes besoin en ce moment.
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Dead Poets Society/Le Cercle des Poètes Disparus de Peter Weir : Robin Williams à nouveau, parce qu'entre nous, on n'a jamais fait mieux que Robin Williams. Film culte suivant le parcours d'un professeur unique en son genre dans une école ultra-stricte dont les élèves sont plus souvent matés que stimulés, Le Cercle vous fera très certainement pleurer, rêver à tous les coups, et vous brisera le cœur plus d'une fois. Et même si la perspective de vous émerveiller de la beauté de l'existence et de la nécessité de cueillir le jour vous ennuie a priori, laissez-vous au moins tenter par le film pour pouvoir saisir toutes ses références aujourd'hui rentrées dans la pop culture, à commencer par le fameux Captain, oh my captain...
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Forrest Gump de Robert Zemeckis : Y a-t-il encore besoin de présenter Forest ? Sans doute pas, mais je le ferai quand même : héros naïf, innocent, absolument et résolument romanesque, propulsé malgré lui dans des dizaines d'existences toutes plus rocambolesques les unes que les autres, témoin rare et précieux d'une certaine vision de l'histoire américaine du XXème siècle, chaotique, inspirante, vécue aussi bien au niveau collectif qu'individuel. C'est culte et ça le mérite, ça vous fera (encore une fois) sûrement pleurer, et surtout, ça vous fera vous sentir bien mieux quelle que soit votre humeur en lançant le long-métrage, ça, je peux vous le garantir.

Yesterday | Own & Watch Yesterday | Universal Pictures
Yesterday de Danny Boyle : mon petit (gros) coup de cœur de l'été dernier, l'histoire fantastique d'un aspirant musicien qui se réveille un jour dans un monde où plus personne ne se souvient des Beatles, ni de leur existence, ni de la moindre de leurs chansons. Notre héros, qui réalise alors à sa grande surprise être le seul être humain de la planète à ne pas être concerné par cette amnésie collective, entreprend donc de construire sa propre carrière musicale, en reconstituant petit à petit l'impressionnante discographie de son groupe fétiche. Le film est si drôle, tellement créatif, tellement rythmé, tellement exaltant, bref, ce sont deux heures de pur divertissement et de fabuleuse nostalgie, avec des acteurs fantastiques et une utilisation jouissive d'une musique évidemment culte. J'aime ce film.

Film doudou (100% amour, 100% happy ends, 100% péripéties qui font sourire et rêver)
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About Time/Il était temps de Richard Curtis : la comédie romantique ultime, celle qui les bat toutes, celle qui parvient à réunir tous les clichés en les remaniant à sa sauce grâce à une intrigue de départ tout à fait alléchante et maîtrisée de bout en bout (l'histoire d'un jeune homme découvrant que tous les hommes de sa famille, lui compris, ont la capacité de remonter le temps vers n'importe quel épisode de leur propre existence, et qui va mettre à contribution son nouveau pouvoir pour tenter de mettre un peu d'ordre dans sa vie sentimentale jusque-là désastreuse). J'adore ce film. Rien que de vous en parler, j'ai envie de me jeter sur un plaid et de passer les deux prochaines heures à me gargariser de toute la douceur de cette histoire. C'est rythmé, frais, hilarant, intelligent dans son écriture (parce que oui, le héros va bel et bien faire toutes ces petites choses que vous avez tous et toutes rêvé de faire lorsque vous vous imaginiez capables de voyager dans le temps), bref, le meilleur film de Curtis à mon sens (oui, bien meilleur que Love Actually. Je l'affirme). 
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Populaire de Régis Roinsard : mon film doudou ultime, l'un de ceux dont j'admets sans aucun embarras que je ne lui vouerais sans doute pas une telle affection si je ne l'avais pas découvert assez tôt dans mon adolescence et appris par coeur au fil des années. N'en reste pas moins que ce film me procure un réconfort incomparable, et semble avoir été intégralement conçu pour constituer la définition du terme "wholesome" en anglais, soit un mélange de spontanéité, de mignonnitude, de pureté et d'humour. J'adore ce film. C'est doux sans être niais, divertissant sans être lassant, parodique sans être caricatural, léger sans être futile. Fight me.
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(500) Days of Summer/500 jours ensemble de Marc Webb : un film qui n'a pas l'air de grand-chose à première vue, mais que j'ai tout de même déjà dû voir cinq fois (moi, obsessionnelle ? Pas du tout, jamais). Comme le narrateur le signale dès sa toute première intervention, "This is not a love story. This is a story about love".
Et ça change tout.
(500) Days of Summer est un film triste à bien des égards, une histoire d'espoirs déçus et de fantasmes mal avisés, mais surtout, surtout une merveilleuse évolution, une proposition délicate et sensible qui pousse son spectateur à questionner lui-même sa propre façon d'aimer, de se projeter, toutes les attentes qu'il a tendance à projeter sur son entourage, et comment il pourrait justement tenter de mieux les ajuster. C'est une histoire de maturité, d'ambition, de résignation dans son acception la plus positive et la plus bénéfique. C'est enfin un film à la bande son inoubliable, à la réalisation fourmillant de petites trouvailles fantastiques, un film dont je ne sais jamais s'il me fera rire ou pleurer, mais dont je suis certaine qu'il réussira au moins l'un des deux, bref, une pépite. 

Sur ce, à vos écrans, et (aussi) bon (que possible) confinement !

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