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Affichage des articles du juillet, 2020

Il est des hommes qui se perdront toujours de Rebecca Lighieri - Chronique n°526

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Titre : Il est des hommes qui se perdront toujours Autrice : Rebecca Lighieri Genre : Contemporain Editions : P.O.L. Lu en : français Date de parution : 2020 Nombre de pages : 384 Résumé :  Karel est un garçon des quartiers Nord de Marseille, qui vit avec sa sœur Hendricka et son petit frère Mohand, infirme. Tous trois essaient de survivre à leur enfance, entre maltraitance, toxicomanie, pauvreté des parents, et indifférence des institutions, et s'inventent chacun un destin. Karel se demande s’il n’a pas été contaminé par la violence, s’il n’est pas dépositaire d’un héritage à la fois tragique et minable, qui l’amènerait à abîmer les gens comme son père l’a fait.  C’est un roman noir, mais aussi le roman de Marseille, d’avant le MUCEM et d’avant la disparition du marché de la Plaine, qui constitue la géographie sentimentale du livre. Et c’est une plongée romanesque dans toute une culture populaire dont l’auteure saisit l’énergie et les émotions à travers les chansons de l’époq...

La Commode aux tiroirs de couleur d'Olivia Ruiz - Chronique n°525

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Titre : La Commode aux tiroirs de couleur Autrice : Olivia Ruiz Genre : Contemporain Editions : JC Lattès Lu en : français Date de parution : 2020 Nombre de pages : 193 Résumé :  À la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l’intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d’une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours. ---------------------------------------------------------------------- C'est l'un des romans les plus lus et commentés de cet été : la première incursion de la chanteuse Olivia Ruiz dans le monde de la fiction. Elle s'inspire ici de sa propre histoire familiale pour retracer le parcours de toute une lignée de femmes espagnoles exilées dans le Sud de la France après la guerre civile de 1936, alors que le personnage princip...

Quand le cinéma parle de cinéma [Capucinéphile]

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Information pas du tout surprenante sur moi-même : j'adore le méta. Oui, mais Capucine, qu'est-ce que le méta ?  Le méta (terme qui vient du grec ancien et qui signifie "à travers", le saviez-vous ? Qu'est-ce que vous voulez, il faut bien que je rentabilise mes quatre ans d'études de cette langue fabuleuse mais certes peu utile au quotidien ) peut grosso modo être défini comme un détachement, une réflexion, une illustration, ou une critique d'un médium par rapport à lui-même . Pour faire plus simple : quand Laurent Binet parle de comment il s'y prend pour écrire son propre livre dans HHhH , qu'Italo Calvino explique à son lecteur quel genre de roman il s'apprête à lire dans Si par une nuit d'hiver un voyageur , que la pièce de théâtre  Edmond  met en scène la création de la pièce de théâtre du Cid , ou qu'Abed de la série télé Community fait un commentaire sur la qualité de l'épisode précédent,  c'est du méta .  En revanche, un...

L'Insoutenable Légèreté de l'Être de Milan Kundera - Chronique n°524

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Titre : L'Insoutenable Légèreté de l'Être Auteur : Milan Kundera Editions : Gallimard / Folio Traduit par : François Kérel Lu en : français Date de parution : 1984 Nombre de pages : 480 Résumé :  Tomas et Teresa sont les deux pôles du roman. Faut-il choisir de porter le poids du passé sur ses épaules, comme Teresa qui ne peut se passer de la Tchécoslovaquie, qu'elle a pourtant fuie après le Printemps de Prague, de même qu'elle ne peut vivre sans Tomas, ce mari qu'elle chérit d'un amour jaloux et, par-là, à jamais insatisfait ? Ou bien faut-il préférer à cette pesanteur la  légèreté de l'être  qui caractérise Tomas et Sabina, la maîtresse amie qui seule peut comprendre le médecin séducteur explorant les femmes comme s'il disséquait des objets d'étude au scalpel ? ---------------------------------------------------- C'est traître, de parler d'un livre comme de son livre préféré. Appeler un ouvrage quelconque son "préféré de tous les temps...

Un homme qui dort de Georges Perec - Chronique n°523

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Titre : Un homme qui dort Auteur : Georges Perec Genre : Classique Editions : Gallimard / Folio Date de parution : 1967 Lu en : français Nombre de pages : 144 Résumé :  « Tu as vingt-cinq ans et vingt-neuf dents, trois chemises et huit chaussettes, quelques livres que tu ne lis plus, quelques disques que tu n'écoutes plus. Tu n'as pas envie de te souvenir d'autre chose, ni de ta famille, ni de tes études, ni de tes amours, ni de tes amis, ni de tes vacances, ni de tes projets. Tu as voyagé et tu n'as rien rapporté de tes voyages. Tu es assis et tu ne veux qu'attendre, attendre seulement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à attendre : que vienne la nuit, que sonnent les heures, que les jours s'en aillent, que les souvenirs s'estompent. » C'est en ces termes que le narrateur s'adresse à lui-même, « un homme qui dort », qui va se laisser envahir par la torpeur et faire l'expérience de l'indifférence absolue. -------------------------...

Les Histoires de Franz de Martin Winckler - Chronique n°522

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Titre : Les Histoires de Franz Auteur : Martin Winckler Genre : Contemporain | Historique Editions : P.O.L. / Folio                                                                                                                    Date de parution : 2017 Lu en : français Résumé :  Tilliers, fin des années 1960. Dans la famille Farkas, Abraham est devenu médecin, Claire milite au Planning familial, Luciane cherche à s’émanciper, tandis que Franz se plonge dans l’écriture et correspond avec un interlocuteur mystérieux.   Ils vivent et racontent les séquelles de la guerre d’Algérie et les conséquences de Mai 68 ; la cause des femmes et les s...

Abraham et fils de Martin Winckler - Chronique n°521

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Titre : Abraham et fils Auteur : Martin Winckler Editions : P.O.L. / Folio Lu en : français Date de parution : 2016 Genre : Contemporain Résumé :  Un jour du printemps 1963, une Dauphine jaune se gare devant le monument aux morts, sur  la grand-place de Tilliers, petite ville de la Beauce. Elle transporte Abraham Farkas, médecin rapatrié d'Algérie, proche de la cinquantaine et son fils Franz, âgé de neuf ans et demi. Abraham n’a qu’une seule préoccupation : son fils. Franz, lui, en a deux : son père et les livres. Leur vie a été brisée un an plus tôt par un « accident » qui a laissé Franz amnésique et dont Abraham ne lui parle jamais. Ils s’installent rue des Crocus, dans la grande maison où Abraham va se remettre à travailler. Ils vont devoir apprendre a vivre avec le reste du monde... ---------------------------------------------------------------------------- Bon, eh bien, c'est dit, Martin Winckler est officiellement devenu une référence pour moi. Martin Winckler, c'est...

Bilan du mois [Juin 2020]

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Bonjour à tous et toutes ! Juin a été plutôt productif, puisque j'y compte onze lectures, aux thèmes très très éloignés les uns des autres (vive l'éclectisme, à jamais), parmi lesquelles de très très belles découvertes. Juin a aussi été mon premier mois de retour en France, un fantastique mois d'écriture, de rencontres, et aussi et surtout, le mois où je me suis décidée à donner à ce blog un relooking amplement mérité. Je ne sais pas vous, mais moi, je me sens mieux sans ce design qui datait tout de même de l'époque où j'avais 13 ans. Oui, ça remonte. Bref, voici donc la liste des fameux onze romans :  Les coups de cœur du mois... Les Histoires de Franz  de Martin Winckler : formidable, formidable roman de Martin Winckler qui m'a absolument foudroyée. Il s'agit du deuxième opus de la fantastique série que l'auteur avait débutée avec Abraham et fils (dont je parle juste en-dessous), et vraiment, je n'ai pas les mots. C'est la meilleure chose, ce b...

Quelques films estivaux [Capucinéphile]

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On y est, on l'a mérité, l'été arrive, et avec lui (pourquoi pas) l'envie de cultiver quelques douces soirées à découvrir de nouveaux films (ou à renouer avec ceux qu'on aime déjà).  L'un de mes grands plaisirs cinéphiles consiste en effet à choisir tout un tas d’œuvres ancrées dans la saison en cours et de les savourer en pensant en boucle "eh oui, c'est bel et bien l'été ici aussi les gars", comme pour m'autocongratuler du fait que oui, on est bien en été et que le film que je suis en train de regarder me le prouve.  (Fonctionne aussi avec les films de rentrée, de Noël, d'Halloween, de vacances, bref, on a le choix). Voici donc sans plus attendre quelques pistes de films qui sauront parfaitement créer et/ou prolonger l'ambiance estivale que l'on commence à entrevoir, avec l'avantage de refléter des étés autrement plus tranquilles ou dépaysants que celui que nous nous apprêtons sans doute à vivre. On s'adapte, qu'est-ce...