D'un trait de fusain de Cathy Ytak - Chronique n°378
Titre : D'un trait de fusain
Auteure : Cathy Ytak
Genre : Contemporain
Editions : Talents Hauts (collection Les Héroïques)
Lu en : français
Nombre de pages : 256
Résumé : 1992. Mary, Monelle, Julien et Sami sont lycéens dans une école d’art. En cours de dessin, leur modèle préféré s’appelle Joos. Il est jeune, libre et beau. À l’âge des premières expériences amoureuses, l’épidémie de sida s’immisce brutalement dans leurs vies. La plupart des adultes se taisent et semblent ignorer la tragédie. Mary décide de briser le silence, d’affronter le regard de ses parents, de la société, et de s’engager.
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Un grand merci aux éditions Talents Hauts et en particulier à Lucie pour cet envoi !
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Marie-Ange compte les jours qui la séparent de sa majorité, date à laquelle elle pourra enfin quitter le domicile familial. En attendant, elle tente d'ignorer ses parents, se cache dans des pulls où son corps se noierait presque, et profite au mieux de son quotidien avec ses meilleurs amis dans son lycée artistique. D'ailleurs, en ce moment, les élèves dessinent leurs premiers nus à partir de modèles vivants, et si les premiers à se présenter dans l'atelier font plutôt pouffer les artistes en herbe qu'autre chose, l'un d'entre eux, Joos comme Marie-Ange l'apprendra plus tard, les laisse pantois.
Joos se lie vite d'amitié avec Marie-Ange, Monelle, Julien, Sami, et l'année poursuit son cours... Jusqu'à ce que s'immisce un corps étranger dans ce groupe jusque-là joyeux et insouciant.
Le sida, qui tue dans l'indifférence généralisée, dont on s'émeut à la limite tant qu'il reste bien loin de son entourage.
Le sida, qui donne à Marie-Ange l'envie d'enfin s'affirmer, de se battre pour la justice, sa justice, de faire vivre son combat en dépit de l'oppression familiale. Et peut-être d'enfin vivre.
Le roman, pourtant plutôt court, donne l'impression de véritablement apprendre à connaître ces quelques personnages principaux, aussi attachants que touchants. Chacun a sa façon d'appréhender des événements de plus en plus dramatiques, chacun évolue d'une manière qui lui est propre. On peut à la fois distinguer des "types" à travers toutes ces figures, mais aussi se prendre d'affection pour leurs petites spécificités, leurs défauts et anecdotes particulières, leurs aspirations. On les quitte ému, nostalgique sans trop savoir pourquoi, mais surtout transporté par leur engagement. Marie-Ange refuse de se laisser dominer, de se plier à des exigences qui ne sont pas les siennes, elle trouve son combat, son nom et sa voix en même temps.
Elle apprend l'amitié, le courage, le sacrifice, la perte et même l'amour dans une continuité d'événements aussi éprouvants que formateurs. Le récit se révèle donc aussi dur que touchant, reposant sur une écriture tout en délicatesse et simplicité sans jamais en devenir "basique". L'auteure, qui mobilise bien sûr son expérience personnelle au sein de l'association Act Up pour parvenir à conférer toute sa justesse à son récit, réussit à ne jamais tomber dans des caricatures d'adolescents ni dans l'exagération à trop idéaliser ses personnages. On découvre ainsi un roman intense, équilibré, brut et sensible à la fois, qui délivre l'air de rien des réflexions d'une grande profondeur. Une belle réussite !
Auteure : Cathy Ytak
Genre : Contemporain
Editions : Talents Hauts (collection Les Héroïques)
Lu en : français
Nombre de pages : 256
Résumé : 1992. Mary, Monelle, Julien et Sami sont lycéens dans une école d’art. En cours de dessin, leur modèle préféré s’appelle Joos. Il est jeune, libre et beau. À l’âge des premières expériences amoureuses, l’épidémie de sida s’immisce brutalement dans leurs vies. La plupart des adultes se taisent et semblent ignorer la tragédie. Mary décide de briser le silence, d’affronter le regard de ses parents, de la société, et de s’engager.
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Un grand merci aux éditions Talents Hauts et en particulier à Lucie pour cet envoi !
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Marie-Ange compte les jours qui la séparent de sa majorité, date à laquelle elle pourra enfin quitter le domicile familial. En attendant, elle tente d'ignorer ses parents, se cache dans des pulls où son corps se noierait presque, et profite au mieux de son quotidien avec ses meilleurs amis dans son lycée artistique. D'ailleurs, en ce moment, les élèves dessinent leurs premiers nus à partir de modèles vivants, et si les premiers à se présenter dans l'atelier font plutôt pouffer les artistes en herbe qu'autre chose, l'un d'entre eux, Joos comme Marie-Ange l'apprendra plus tard, les laisse pantois.
Joos se lie vite d'amitié avec Marie-Ange, Monelle, Julien, Sami, et l'année poursuit son cours... Jusqu'à ce que s'immisce un corps étranger dans ce groupe jusque-là joyeux et insouciant.
Le sida, qui tue dans l'indifférence généralisée, dont on s'émeut à la limite tant qu'il reste bien loin de son entourage.
Le sida, qui donne à Marie-Ange l'envie d'enfin s'affirmer, de se battre pour la justice, sa justice, de faire vivre son combat en dépit de l'oppression familiale. Et peut-être d'enfin vivre.
Le roman, pourtant plutôt court, donne l'impression de véritablement apprendre à connaître ces quelques personnages principaux, aussi attachants que touchants. Chacun a sa façon d'appréhender des événements de plus en plus dramatiques, chacun évolue d'une manière qui lui est propre. On peut à la fois distinguer des "types" à travers toutes ces figures, mais aussi se prendre d'affection pour leurs petites spécificités, leurs défauts et anecdotes particulières, leurs aspirations. On les quitte ému, nostalgique sans trop savoir pourquoi, mais surtout transporté par leur engagement. Marie-Ange refuse de se laisser dominer, de se plier à des exigences qui ne sont pas les siennes, elle trouve son combat, son nom et sa voix en même temps.
Elle apprend l'amitié, le courage, le sacrifice, la perte et même l'amour dans une continuité d'événements aussi éprouvants que formateurs. Le récit se révèle donc aussi dur que touchant, reposant sur une écriture tout en délicatesse et simplicité sans jamais en devenir "basique". L'auteure, qui mobilise bien sûr son expérience personnelle au sein de l'association Act Up pour parvenir à conférer toute sa justesse à son récit, réussit à ne jamais tomber dans des caricatures d'adolescents ni dans l'exagération à trop idéaliser ses personnages. On découvre ainsi un roman intense, équilibré, brut et sensible à la fois, qui délivre l'air de rien des réflexions d'une grande profondeur. Une belle réussite !
Une belle chronique, pour ce roman très touchant et fort ♥
RépondreSupprimerMerci ! C'est surtout un roman qui m'a complètement prise par surprise...
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